Les médias officiels de la RD Congo ont annoncé que dimanche 11 mai 2014, au stade Tata Raphaël, au terme du match Mazembe de Lubumbashi-Vita Club de Kinshasa, il y a eu 15 morts !
Il n’y a pas longtemps à Kikwit, c’est une bousculade pour un concert qui endeuillait la ville, et presque dans la même période, le déraillement d’un train au Katanga faisait des centaines de morts.
Plus tôt, c’était une embarcation qui sombrait dans le lac Albert corps et biens. La liste n’est pas exhaustive.
Gouverner c’est prévoir.
Tous ces drames, étaient-ils vraiment imprévisibles ? S’agit-il d’accidents à déplorer ou les conséquences de l’absence d’une véritable gouvernance ?
Qui devrait assurer la responsabilité de tous ces morts, n’est-ce pas l’état ainsi que tous ceux qui l’animent chacun à son niveau ?
Face à autant de morts, il aurait été correct que quand il constate une grosse faille dans le secteur qu’il gère, tout responsable s'assume et si possible démissionne.
En même temps la justice devrait se mettre en branle.
Que constate-t-on ?
Des « dirigeants » qui ne réagissent qu'après coup, une justice aphone.
En réalité, en amont de tous ces tristes événements, n’y a-t-il pas, soit des incompétents qui assument des fonctions qui les dépassent, soit des aventuriers qui profitent de la désarticulation de l’état pour s’en mettre plein les poches, et tous sont, insouciants des risquent qu’ils font prendre aux autres, insensibles à la détresse de leurs semblables, enivrés par la course effrénée vers l’argent facile, même au prix du sang, de l’argent du sang des Congolais, argent avec lequel ils nourrissent leurs enfants, habillent leurs femmes et entretiennent leurs « deuxièmes bureaux ».
Faut-il parler d’inconscience ? De mépris ? De cynisme ?
Sûrement, de la conjugaison de toutes ces antivaleurs.
Quand le peuple se rend aux urnes comme cela l’avait été en novembre 2011, c’est pour se choisir des dirigeants capables entre autre de prévenir les catastrophes du genre de tout ce qui fait la une des médias internationaux, quand ils parlent de la RD Congo.
S’il fallait chercher les conséquences d’un système où la règle est de se cramponner au pouvoir, de fausser les résultats d’un suffrage, de diriger par défi et par aventurisme, ces exemples tragiques en sont la meilleure illustration.
Si dans ce marigot appelé classe dirigeante congolaise il y avait encore quelques « responsables » ayant encore un brin d’humanité, ils devraient très vite se démarquer de ce système homophage, en démissionnant. Hélas, la cupidité, le goût du lucre sont tels, que même la veille de la chute du système, les prédateurs s’empiffrent, très sourds et très aveugles face aux signes de temps, pourtant de moins en moins équivoques.
Bruxelles, le 12 mai 2014
Cheik FITA