Le 18 août 2015, lors d’une conférence de presse, monsieur Bienvenue Liyota, ministre de l’environnement du régime actuellement au pouvoir à Kinshasa avait fait une déclaration qui avait été reprise par plusieurs médias internationaux mais est passée presqu’inaperçue dans la communauté congolaise : « La République démocratique du Congo demande aux pays industrialisés de lui verser 21 milliards de dollars pour financer des programmes de préservation de la forêt congolaise, la plus grande d'Afrique. »
Cette déclaration est-elle innocente ? Découle-t-elle ou pas d’un agenda caché ? Quelle devrait être l’attitude de la société civile et des Congolais vivant à l’étranger ?
Il est un fait, dans le combat mondial pour le climat, la RD Congo ne peut que tirer des dividendes grâce à sa grande forêt. Mais cela doit-il advenir n'importe comment? Un certain nombre de questions ne devraient-elles pas être posées? Voici les principales :
- Monsieur Liyota déclare que les pays pollueurs doivent verser cette somme à la RD Congo, dans le cadre de la « révolution de la modernité prônée par monsieur Joseph Kabila ». Il se fait qu’au moment où la conférence se tiendra, il restera moins d’un an avant l’élection du nouveau président en RD Congo. Le nouvel élu sera-t-il le continuateur fidèle de la « révolution de la modernité » ?
- Le régime finissant n’est pas parvenu à mobiliser 10 milliards de dollars pour son budget annuel, alors qu’avec ses potentialités, la RD Congo peut avoir un minimum de cent milliards de dollars de budget annuel, réclamer 21 milliards d'une façon aussi vulgaire ne dénote-t-il pas d'une certaine légèreté dans la façon de gérer le pays?
- À voir la façon dont les milliards de l’exploitation minière s’évaporent, et ne produisent aucun impact significatif sur les populations, qu’est-ce qui prouve que subitement comme par magie, ces mauvais gestionnaires d'aujourd'hui, deviendront des bons gestionnaires pour les milliards sollicités ?
- Lors de sa communication, le régime de monsieur Kabila ne devra-t-il pas avoir le courage de déclarer que ces milliards devraient être gérés par le gouvernement issu des prochaines élections, selon sa vision à lui ?
Compte tenu de l'impact que les résolutions de cette conférence de Paris sur les générations futures, la société civile et les Congolais de l’étranger doivent doivent-ils rester inactifs ou plutôt se mobiliser pour donner un autre son de cloche?
Une piste existe déjà : la plateforme AMSC-RD Congo, « antenne monde de la société civile de la RD Congo ». non seulement elle compte donner de la voix à cette conférence, mais pour son document à transmettre aux décideurs du monde, l’ AMSC-RD Congo sollicite la contribution des Congolais vivant à l’étranger et des associations de la société civile en RD Congo.
Intéressé ? Veuillez prendre contact avec la plateforme.
E-mail : contact@antennemondesocietecivile-rdcongo.com
Site Web : http://www.antennemondesocietecivile-rdcongo.com/
Bruxelles, le 31 août 2015
Cheik FITA