Selon le point 30 de son propre calendrier, hier mardi 25 août 2015, la CENI, Commission électorale nationale indépendante de la RD Congo devait publier les listes définitives des électeurs par circonscription, par centre de vote et par bureau de vote.
Et dès aujourd’hui mercredi 26 août jusqu’au 9 octobre 2015, devait avoir lieu le déploiement des listes des électeurs vers les sites de vote pour affichage.
Qu’en est-il sur terrain ?
Rien.
Qui dit élections, dit électeurs. La CENI n’est pas en mesure de donner le chiffre du corps électoral pour une raison simple : elle pensait recourir tout bonnement au vieux fichier électoral corrompu de 2011.
Elle n’avait sûrement pas jugé utile de programmer et l’enrôlement de nouveaux électeurs, et l’actualisation de son ancien fichier.
2011 n’étant pas 2015-2016, la population congolaise est désormais très attentive à tout ce qui touche au processus électoral et pour rien au monde, elle n’est disposée à ce que l’on lui vole son vote.
Tous les Congolais sont conscients que c’est eux qui peuvent placer à tous les niveaux du pouvoir, les animateurs : de la commune à la présidence.
À travers tout le pays, la pression populaire est désormais réelle. Ne pas en tenir compte, serait jouer avec le feu.
Conséquences, la CENI a reporté sine die son simulacre d’élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces.
Et maintenant, la CENI est définitivement incapable de tenir son pari du 25 octobre 2015 avec l’organisation des élections locales et des provinciales.
Il apparaît de plus en plus que le calendrier éléphantesque de la CENI avait été publié pour embrouiller l’opinion et voir comment repousser la présidentielle et les législatives de novembre 2016 (glissement !).
Face à cet échec patent de la CENI de tenir ses engagements, la pression populaire doit désormais être faite pour obliger la CENI à programmer le plus vite possible le plus grand préalable pour des élections transparentes : l’enrôlement de tous les électeurs, y compris les nouveaux majeurs.
Les organisations de la société civile, les partis politiques d’opposition doivent désormais focaliser leurs actions sur ce point précis, condition sine qua non pour se réapproprier effectivement le processus électoral et mettre la CENI aux pas.
Bruxelles, le 26 août 2015
Cheik FITA
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