En RD Congo, le 20 décembre 2016 devra avoir lieu la passation de pouvoir entre monsieur Joseph Kabila, le Président sortant, et le nouveau Président élu. Cela suppose que la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante se sera préalablement acquittée de son devoir : organiser les élections. Qu’en est-il des élections à ce jour ?
Au point 40 de son calendrier électoral global 2015-2016, la CENI avait prévu la période du 24 septembre au 23 octobre 2015 pour la campagne électorale des provinciales, sans compter les élections locales, municipales et urbaines qui auraient dû avoir lieu à la même date: le 25 octobre.
Que constate-t-on sur le terrain ? Silence radio. L’année 2015 qui aurait dû être une année pré-électorale et électorale, risque de n’être ni pré-électorale ni électorale, faute de balises. La CENI devrait avoir le courage d’informer le peuple congolais sur l’incapacité de respecter le calendrier électoral. Incompétence ? Mauvaise foi ? Asservissement au pouvoir exécutif ?
Les Congolais doivent prendre acte que la CENI a été incapable d’organiser ces élections. Le temps n’étant pas compressible, la CENI ne peut se référer à sa propre incompétence pour éventuellement annoncer à la nation un recul du calendrier. Il sied plutôt de voir ce qui reste encore au programme.
La sagesse suggère à la CENI de se consacrer aux opérations suivantes :
- L’élaboration du fichier électoral avec l’enrôlement de tous les électeurs en âge de voter. Cela est possible en trois à six mois, avec le déploiement du matériel dans 70.000 centres d’enrôlement équivalents approximativement au nombre de bureau de vote,
- L’organisation éventuelle des provinciales car, les 23518 candidats qui avaient payé 500.000 francs congolais (non remboursables) par liste ou par candidat indépendant semblent avoir été abandonnés au bord de la route.
- L’organisation des législatives et de la présidentielle fin 2016, ces deux suffrages étant une contrainte constitutionnelle.
Même privée de son président l’abbé Apollinaire Malu Malu, la CENI ne doit pas être perturbée par les secousses que subit actuellement la majorité au pouvoir.
Les partis politiques et les associations de la société civile doivent continuer la pression et sur le pouvoir, et sur la CENI pour l’organisation des élections, les élections transparentes étant le meilleur moyen d'accès au pouvoir, et le signe de respect du peuple souverain.
Bruxelles, le 21 septembre 2015
Cheik FITA