En fin de matinée du lundi 25 janvier 2016, le site Internet de la RTBF, la radio télévision belge francophone a diffusé une déclaration du ministre Didier Reynders dans laquelle le chef de la diplomatie belge «a appelé lundi le Président congolais Joseph Kabila à "parachever" l’œuvre menée au cours de la décennie en assurant, pour la première fois dans l'histoire de son pays, "une transition démocratique et pacifique", l'invitant implicitement à quitter le pouvoir à l'issue de son second mandat qui expire en décembre. »
Beau cadeau d'anniversaire! On se souviendra qu'il y a quinze ans jour pour jour, Le 26 janvier 2001, Joseph Kabila prêtait serment comme Président de la République, succédant ainsi à Mzee Laurent Désiré Kabila, assassiné quelques jours plus tôt.
La déclaration du Ministre belge des affaires étrangères est un véritable désaveu de toutes les manœuvres actuelles de Joseph Kabila soit de faire traîner l'organisation des élections et mettre le pays devant un vide juridique dont il serait le premier usufruitier, soit de traficoter la constitution et pouvoir briguer un hypothétique troisième Mandat.
À l'issue des élections chahutées de 2011, monsieur Reynders avait été un des rares dirigeants occidentaux à avoir soutenu la «réélection» de Joseph Kabila avec la fameuse phrase selon laquelle les tricheries et autres bourrages des urnes n'avaient pas changé l'ordre d'arrivée des candidats.
La déclaration ce jour de Reynders est un véritable verrou qui saute dans le camps des rares soutiens internationaux de Joseph Kabila.
Bruxelles, le 25 janvier 2016
Cheik FITA