Bruxelles, sortie officielle de la « Dynamique de l'opposition » pour le départ de Kabila du pouvoir
La salle du Press club Brussels Europe a pratiquement refusé du monde le samedi 20 février 2016 à l'occasion de la conférence de presse en commémoration des martyrs de la démocratie, tombés sous les balle de la dictature d'alors.
C'était aussi la sortie officielle de la dynamique de l’opposition à laquelle s'était jointe le G7, plate-forme qui a été mise à la porte de la MP, Majorité Présidentielle, il y a quelques mois.
Trois communications ont été faites ainsi qu'une demi-douzaine de témoignages.
L'abbé Faustin Kwakwa de l'ECIDé avec le thème « Mort pour la démocratie », une communication sous forme de rétrospectif sur ce qu'avait été la journée du 16 février 1992 quand le pouvoir de l'époque réprima dans le sang, la marche des chrétiens qui réclamaient la réouverture de la CNS, conférence nationale souveraine.
Un environnement politique curieusement semblable à celui d’aujourd’hui avec un pouvoir finissant qui cherche désespérément à se cramponner malgré son impopularité patent.
Le deuxième orateur était monsieur Christian Buhendwa de l'UNC avec comme sujet : « La démocratie en péril ». L'orateur a rappelé les principaux pans qui soutiennent une démocratie : respect de la constitution, organisation régulière des élections, justice indépendante, liberté d'expression, liberté de manifester... À voir le visage actuel du régime de monsieur Kabila, peut-on dire que la démocratie est vivante, ou que celle-ci est en péril ?
Le dernier intervenant, c'était le docteur Mbungani, chargé des relations extérieures du MLC.
Il a planché sur la nécessité de l'unité de l'opposition face aux enjeux politiques de l'heure. L'opposition devrait tirer les leçons des élections de 2006 et celles de 2011 afin de ne donner aucune chance au régime sortant de survivre après les élections. « Il faut barrer la route à Kabila et à son système » a-t-il lancé. Pour cela, il faut une union de l'opposition derrière cet objectif. Il faut un front commun, il faut que les leaders de l'opposition mettent leur « ego » de côté pour le bien supérieur de la nation. Confiant, il s'est référé à cette tendance actuellement perceptible dans le microcosme politique congolais de faire de plus en plus front commun, via les différentes alliances qui se créent régulièrement.
Après ces trois orateurs, des représentants d'autres partis politiques ont également pris la parole :
Alain Masudi pour l'ARC (G7)
Alain Kaniki de l'UNADEF (G7)
Dieudonné Wabi du PDC (G7)
Helena Matundu de GFAIA,asbl
Jean Pierre Samba du MRM
et Marie-Louise Efekele de MLC/Belgique.
Lors de l'échange avec le public, sans nécessairement être sceptiques, les intervenants voulaient plus d'assurances de la part d'une opposition qui n'a pas beaucoup de trophées à son tableau de chasse.
« Préparez-vous suffisamment le peuple? »
« Êtes-vous en mesure de supplanter les agendas cachés de différents lobbys qui considèrent la RD Congo comme une bijouterie à ciel ouvert ?»
« Avez-vous un programme commun ? »
« Prendrez-vous la peine de réunir régulièrement la diaspora pour des actions en phase avec le combat des compatriotes au pays ? »
Un message pressant a été fait par rapport à la place de la femme dans l'arène politique congolaise, ce qu'elle subit surtout à l'Est, faute d'un gouvernement responsable.
Dans leurs réponses, les conférenciers ont promis qu'ils œuvreraient dans le sens des aspirations du peuple congolais, et qu'ils feraient honneur au peuple congolais . Ils ont au moins un objectif commun: La fin du système Kabila. Le « cordon sanitaire » isolant Joseph Kabila et son système devient de plus en plus efficace.
Bruxelles, le 20 févier 2016
Cheik FITA