Ban Ki-moon est passé à Kinshasa et a parlé à l'issue de son séjour. Qu'en retenir ?
Avant lui, c'est le Président Joseph Kabila qui s'était exprimé lors de la Conférence sur les investissements du secteur privé dans la région des Grands Lacs, à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Au vu de la grande tension politique qui règne en RD Congo, malgré que cette conférence était économique, de petites phrases à caractère politique étaient recherchées par les observateurs.
Ainsi, la télévision francaise 24 a retenu du message de Joseph Kabila celle-ci « Dans les Grands Lacs, le grand problème, c'est la pauvreté ».
En suivant la communication du Secrétaire Général de l'ONU, on peut retenir le passage suivant :
« il ne suffit pas de régler les problèmes de sécurité. Il faut s'attaquer aux causes profondes. Pour cela, il est nécessaire de fonder le développement économique et social sur des bases stables. Il faut une bonne gouvernance et un état de droit. »
Lors de sa conférence de presse et s'adressant au Congolais il a lancé : « à participer de manière constructive à un dialogue politique » et à faire en sorte que le processus électoral soit inclusif et crédible. »
Il s'est prononcé par rapport au fameux "dialogue". Quand on se souvient de la grande hystérie que ce mot a provoqué durant longtemps dans la classe politique, dans la diaspora, chacun le préparant à sa sauce.
A-t-il été compris par les acteurs politiques? Oui. Joueront-ils franc jeu? Cela ne leur ressemble pas.
Les politiciens congolais tant du camp présidentiel que de l'opposition ainsi que la société civile doivent rapidement se dépoussiérer et donner à la population une voie de sortie de crise. Le numéro un de la communauté internationale était avec eux, les a reçus, les a écoutés, a lu leurs mémos. C'est après coup qu'il a parlé. Après le passage de Ban Ki-moon, ne doit pas être égal à avant son passage. Il n'a pas que la RD Congo comme problème.
Bruxelles, le 25 février 2016
Cheik FITA
photo : ONU/Eskinder Debebe
Ci-dessous le reportage sur le passage de Ban Ki-moon à Kinshasa diffusé sur le site de l'ONU.
« J'ai eu l'honneur de venir en RDC et dans la région des Grands Lacs à plusieurs reprises depuis que je suis Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies. J'en suis toujours reparti fasciné par l'ampleur des possibilités qu'elle offre. Leur potentiel est immense. On le sait, la région possède d'abondantes ressources naturelles. Mais on sait moins que ses habitants sont des gens qui travaillent dur », a déclaré M. Ban dans un discours à l'ouverture de cette conférence.
« La succession des conflits et des souffrances les a empêchés de réaliser leur potentiel. Nous savons que pour briser le cycle, il ne suffit pas de régler les problèmes de sécurité. Il faut s'attaquer aux causes profondes. Pour cela, il est nécessaire de fonder le développement économique et social sur des bases stables. Il faut une bonne gouvernance et un état de droit. Il faut des populations en bonne santé, éduquées et dynamiques. Il faut qu'une chance soit donnée à toutes les femmes et à tous les hommes, et qu'ils puissent occuper des emplois décents », a-t-il ajouté.
S'adressant aux gouvernements de la région, le Secrétaire général les a encouragés « à créer un environnement qui garantisse des opérations commerciales et des investissements responsables, durables et prévisibles ». « Nous savons que c'est un élément essentiel pour une croissance économique sur le long terme et pour développer la confiance dans les sociétés », a-t-il ajouté.
Aux dirigeants du secteur privé africain, M. Ban a déclaré que les populations de la région comptaient sur eux « pour contribuer pleinement à l'objectif de transformer la région ».
« Elles se tournent vers vous pour renforcer les capacités de production ; créer des emplois et des moyens de subsistance décents ; améliorer la gouvernance économique; et favoriser un développement inclusif et une prospérité partagée », a-t-il dit.
Quant aux partenaires de développement, le Secrétaire général leur a demandés de renforcer les capacités productives des pays de la région des Grands Lacs et d'aider à changer la nature des exportations afin de passer à des exportations à valeur ajoutée.
Alors qu'il se trouvait à Kinshasa, le Secrétaire général a également eu des entretiens avec le Président Joseph Kabila et d'autres responsables politiques congolais.
Lors d'une conférence de presse, M. Ban a indiqué qu'il avait encouragé les acteurs politiques congolais à participer « de manière constructive à un dialogue politique » et à faire en sorte que le processus électoral soit inclusif et crédible.
Il s'est déclaré préoccupé par « les restrictions croissances de l'espace démocratique, visant notamment les membres de l'opposition, des médias et de la société civile ». « La liberté d'expression et la liberté d'association et de réunion pacifique sont indispensables à une vie politique vibrante et au processus démocratique », a-t-il ajouté.
« La population de la RDC mérite de vivre en paix et en toute sécurité », a-t-il encore dit. Il s'est félicité de l'annonce faite récemment du renouvellement de la coopération entre les Forces armées de la RDC et la Mission des Nations Unies (MONUSCO) dans le cadre de la lutte contre les ADF, les FDLR et d'autres groupes armés.
Source : site des Nations Unies
Lien: http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=36696#.Vs7V9X3hCM8