Des milliers de Congolaises et Congolais ont manifesté à Kinshasa le 19 septembre 2016 à l'occasion de la marche organisée par le « Rassemblement » pour signifier au Président Joseph Kabila que son préavis à la tête de la RD Congo commençait à courir et ce, jusqu'au 19 décembre 2016 à minuit.
À voir la détermination des manifestants, il n'est pas risqué d'affirmer que le virus de la contestation du pouvoir de Joseph Kabila ne pourra s'éteindre qu'avec le départ de celui-ci de la tête du pays, au plus tard le 20 décembre 2016, de gré ou de force.
Les médias internationaux ont répercuté l'information dans laquelle Joseph Kabila apparaît comme un dirigeant qui cherche à se cramponner indûment au pouvoir.
Et le "Raïs" a paru bien seul.
Face à ces événements, la France, la Belgique, les États-Unis se montrés inquiets pour ne pas dire qu'ils désapprouvaient la tournure des événements. Ce n'est pas peu.
Le régime de Joseph Kabila saura-t-il gérer cette colère de la population qui ira crescendo jusqu'à la date couperet du 20 décembre 2016?
Très peu probable.
Que reste-t-il comme marge de manœuvre pour le régime congolais actuel?
Très peu. C'est-à-dire, faire profil bas et aller dans le sens des aspirations profondes du peuple congolais à savoir :
- L'organisation de la Présidentielle dans les délais constitutionnels,
- L'annonce du départ du pouvoir de Joseph Kabila, et son départ effectif le 20 décembre 2016.
Et le dialogue en cours depuis le 1er septembre, que le togolais Edem Kodjo tente désespéramment de faire décoller ?
Il a pris du plomb dans l'aile et se dirige inexorablement vers un crash.
À moins qu'il ne devienne subitement inclusif c'est-à-dire :
- Que les membres du « Rassemblement » y soient,
- Pour cela, que le « Rassemblement » revienne sur sa décision de récuser Edem Kodjo, la procédure de désignation d'un autre facilitateur risquant de prendre trop de temps,
- Que le dialogue n'ait qu'un seul point essentiel à son ordre du jour à savoir : « Comment organiser l'élection présidentielle durant les moins de 89 jours qui restent au compteur ? »
Et en cas d'entêtement du régime ?
Ce serait l'affrontement Peuple-Pouvoir. Le régime en place serait dans l'obligation de lancer la police dans la rue… Contre les citoyens ! Pour ?
Combien de personnes dans le pré-carré de Joseph Kabila sont prêts pour cet affrontement final ?
- Dans son cabinet ?
- Parmi les membres de sa famille ?
- Au gouvernement ?
- Au Parlement ?
- Dans l'armée ?
- Dans la police ?
- Dans les services secrets ?
Depuis les manifestations du lundi 19 septembre 2016 avec leur lot inutile de morts, la société congolaise s'est scindée en deux :
- Ceux qui tiennent à ce que Joseph Kabila reste à la tête de la RD Congo jusqu'au delà du 20 décembre 2016,
- Et ceux qui tiennent au respect strict des délais constitutionnels.
Des deux camps, il y en a un qui est dans le bon, l'autre est du mauvais côté.
Ceux qui sont dans le mauvais camp n'ont plus que très peu de temps pour se ressaisir, moins de 90 jours !
Combien deviendront lucides et à temps ?
Bruxelles, le 20 septembre 2016
Cheik FITA