Le « dialogue » actuellement en cours en RD Congo, initié par le Président Joseph Kabila et piloté par Edem Kodjo a adopté onze thèmes dont le dernier devrait attirer l'attention du peuple congolais, car c'est l'objectif caché pour lequel beaucoup de moyens financiers ont été mobilisés.
Voici ce point : « Accord politique et mécanismes de sa mise en œuvre et de son suivi. » avec une précision, « Au cas où les élections n'avaient pas lieu dans le délai constitutionnel ».
Qu'est-ce à dire ? A qui profiterait un tel éventuel accord politique ? Est-ce un complot contre la Nation et le peuple congolais ? Si oui, comment faire échec à cela ?
Cinq ans d'échec
Au lendemain des élections congolaises chahutées de novembre 2011, les institutions et les animateurs qui s'étaient mis en place avaient pour job de gérer le pays durant cinq ans. Et dans ce job, il y avait l'organisation des élections à l'issue de la législature.
Étaient concernés :
- L’exécutif , à savoir le Président de la République et le gouvernement pour la mobilisation des fonds et des moyens, et la gestion du timing,
- Le législatif : la chambre basse et le sénat, pour l'adoption en temps utile des textes législatifs liés aux élections,
- L'institution d'appui à la démocratie qu'est la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, pour l'organisation des élections en respectant les prescrits constitutionnels.
Aujourd'hui, à la veille de la convocation des électeurs, ces institutions et leurs animateurs sont redevables d'un bilan. Pour être vulgaire, l'on pourrait dire que ces gens ont tous été nourris à la mamelle de l’État : émoluments, frais de mission et autres avantages. Ils doivent rendre compte au peuple congolais.
Quel est leur bilan ?
À la place du bilan, on voit ces messieurs-dames parader dans un forum !
Oui, la convocation et la tenue du « dialogue national » versus Kabila-Kodjo est d'abord un aveu d'échec de cinq ans de pouvoir.
Quel est le salaire de l'échec ? La démission pour des gens ayant un minimum de dignité et d'amour propre.
Par contre, à quoi assiste-t-on ?
Ceux-là même qui ont échoué veulent négocier un accord politique ! Et pince-sans-rire, ces gens seraient partie prenante d'une direction de l'état post-mandat, leur propre mandat calamiteux.
Cela veut dire: le Président de la République, son gouvernement et leur CENI doivent remettre le tablier au terme des cinq ans de (mé)gestion du pays et d'échec patent.
Ce serait conforme à la constitution, ce serait conforme aux attentes du peuple, le souverain primaire. Toute voie contraire serait un germe capable de pousser le peuple dans la rue pour reprendre son pouvoir. Les signes avant-coureurs sont déjà là.
Le seul accord politique valable qui sortirait du forum de la Cité de l'OUA à Kinshasa serait celui qui n'accorde pas de prime à l'échec.
Bruxelles, le 7 septembre 2016
Cheik FITA