Le « Rassemblement » des forces politiques et sociales pour le changement en RD Congo ouvre son conclave le mardi 4 octobre 2016 à Kinshasa, au siège de l'UDPS. Que peut-on en attendre ?
La RD Congo se trouve aujourd'hui confrontée à un problème politique majeur: l'organisation de l'élection présidentielle fin novembre, et la passation de pouvoir entre Joseph Kabila le Président sortant, et le nouveau Président élu.
Pour cela, le corps électoral devait impérativement être convoqué le 19 septembre dernier, soit 90 jours avant la passation de pouvoir au sommet de l'état.
Cela est bétonné dans la constitution de la RD Congo, cela n'est pas négociable, et tout le monde doit s'y conformer.
C'est une des raisons pour lesquelles avait était adoptée la résolution 2277 de l'ONU, c'est une des raisons pour lesquelles il y avait nécessité d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition, enfin c'est une des raisons pour lesquelles le togolais Edem Kodjo avait été désigné comme facilitateur.
Le 1er septembre 2016 s'ouvrait à Kinshasa pour quinze jours, le « Dialogue » sensé répondre à cette question là.
Non seulement le dialogue s'est transformé en monologue car n'ayant pour membres que le clan Kabila ou ceux des « opposants » dont l'âme avait déjà été achetée par le clan mais pire, au lieu de résoudre le vrai problème politique du moment :
- Ce « dialogue », a créé ses problèmes à savoir : comment organiser toutes les élections !
- Ce dialogue s'est donné la liberté de s'installer au dessus de la constitution en en ignorant les dispositions contraignantes,
- Enfin, pour employer le terme des « dialogueurs », le train du « dialogue » avait quitté la gare. Mais par la suite, il s'est sûrement trompé de chemin car il n'est plus jamais arrivé à destination.
Le conclave du « Rassemblement » doit corriger cela et donner au peuple souverain la réponse à la vraie question politique du moment à savoir : les modalités pratiques pour l'alternance du pouvoir au sommet de l'état dans les délais constitutionnels car,
- La CENI qui devait convoquer le corps électoral pour la présidentielle s'est fourvoyé et a failli à sa mission, cela doit être corrigé.
- Le 27 novembre 2016 le peuple doit impérativement choisir son nouveau Président, comment procéder ?
- Le 19 décembre 2016 à minuit, son deuxième et dernier mandat prenant fin, monsieur Joseph Kabila ne pouvant plus engager le peuple congolais, doit partir du palais de la Nation. Celui à qui le Président sortant remettra les clés de la Nation doit déjà être connu.
Une piste : durant le « dialogue », les kabilistes claironnaient et criaient à tue-tête que la « CENI est le seul organe habilité à organiser les élections ». Malheureusement, dans sa démarche, la CENI s'est permis de se placer au dessus de la constitution. Ne peut se placer au dessus de la constitution que le peuple souverain en vertu de l'article 64.
Pour corriger l'impair du « dialogue » versus Kabila-Kodjo et répondre à la vraie question politique de l'heure, les résolutions du « Rassemblement » devront mettre de leur côté les aspirations profondes du peuple souverain.
Bruxelles, le 4 octobre 2016
Cheik FITA