Que se passera-t-il en RD Congo le 20 décembre 2016?
Dans la constitution, ce jour-là, le Président sortant devra rendre son tablier, car, la veille, le 19 décembre 2016 à minuit, aura pris fin son deuxième et dernier mandat de Président élu lors de la présidentielle chahutée de novembre 2011.
Cinq jours plus tôt, soit le 15 décembre 2016, les députés élus en novembre 2011 auront clôturé leur dernière session de la législature.
Avec la fin de la législature, le gouvernement aussi tombera.
Les élections n'ayant pas été organisées, le 20 décembre 2016, aucun animateur politique n'aura la légitimité pour parler au nom du Peuple, et engager le pays.
Il y a un mois et demi, il a été tenté l'organisation d'un dialogue qui se voulait national afin que ses résolutions soient opposables à tous. Hélas, n'ayant pu être inclusif, le forum n'aura réussi à publier qu'un chiffon dans lequel la majorité des Congolais ne se reconnaissent pas.
Ainsi, le 20 décembre 2016, aussi invraisemblable que cela paraisse, le pouvoir se retrouvera dans la rue.
Que faire ?
Après avoir généré tous les ingrédients du chaos et malgré qu'il se trouve maintenant dos au mur, le régime finissant n'a toujours pas le courage d'abandonner la logique sans issue du forcing, du putsch, étant même tenté de retourner le fusil vers les citoyens, même jusqu'à vouloir réduire en esclavage le Peuple souverain.
En ce troisième millénaire, après que l'on lui ai volé et confisqué son droit de vote qu'il aurait dû exercer le 27 novembre 2016, le Peuple Congolais acceptera-il cet asservissement ou résistera-t-il?
Qu'envisage l'opposition pour accompagner le Peuple dans sa résistance?
Et les Congolais de la diaspora, eux qui ont le corps à l'étranger et le coeur au pays, resteront-ils inactifs ?
Au fur et à mesure que la date du 20 décembre approche, de moins en moins d'alternatives se présentent au régime finissant :
- Si durant la semaine du 13 au 19 décembre 2016 ou peu avant, le Président sortant déclare qu'il va quitter le pouvoir, très vite des mécanismes pour assurer la transition se mettront en place, et le pays sera épargné.
- Si durant cette dernière semaine, le Président sortant ne se prononce pas et que dans un dernier sursaut de patriotisme les apparatchiks du régime lâchent leur Chef et se désolidarisent de lui, très vite des mécanismes pour assurer la transition se mettront en place.
- Mais si durant cette semaine, et le Président sortant, et la caste qui l'entourent s'entêtent à rester à la tête du pays sans mandat, ce sera le point de départ d'une période d'incertitudes, voire de chaos.
La semaine du 13 au 19 décembre 2016 risque d'être une semaine rouge.
56 ans après son indépendance, la RD Congo avait-elle besoin d'un tel gâchis ?
Bruxelles, le 22 novembre 2016
Cheik FITA