Le dimanche 27 novembre 2016 auraient dû avoir lieu en RD Congo les élections législatives et la présidentielle. Ça n'est pas le cas.
Comment expliquer cette situation rocambolesque ? Qui en est responsable? Quelles sont les conséquences de cette hérésie ? Et quelles solutions ou quelles sanctions envisager ?
Le dimanche 28 novembre 2011 avaient eu lieu en RD Congo les élections législatives et la présidentielle.
La législature et le mandat présidentiel étant de cinq ans, le dimanche 27 novembre 2016, les Congolais devaient se rendre aux urnes pour se choisir leurs députés et leur Président.
Le pouvoir avait cinq ans pour s'acquitter de cette tâche régalienne.
Au terme de cinq ans, la RD Congo se retrouve sans organisation des élections.
À quoi est due cette rocambolesque et injurieuse situation ?
Le premier responsable de cet impair, c'est la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante.
Problème.
La CENI, théoriquement indépendante ne l'est en réalité que de nom. Les faits ont montré que la CENI et ses animateurs sont inféodés au pouvoir exécutif auquel ils obéissent au doigt et à l’œil. Une caisse de résonance.
Elle aurait été indépendante, la CENI aurait pu organiser les élections dans les délais.
Quelles raisons la CENI avance-t-elle pour justifier sa bêtise ?
Le manque de temps et les moyens.
Pour ce qui est du temps c'est faux parce que la CENI avait cinq ans.
Pour ce qui est des moyens, le gouvernement devait les lui fournir et elle-même la CENI était en devoir de tirer la sonnette d'alarme en cas de problème. Cela n'a pas été le cas.
Mais la vraie raison de ce piétinement, ce sont les pesanteurs politiques.
Depuis 2012, le pouvoir politique envisageait déjà changer la constitution afin de permettre au Président sortant de se représenter ou du moins, de rester au pouvoir. On connaît les conséquences de ces manoeuvres: des tueries en janvier 2015 lors des manifestations contre la tentative de changer la loi électorale, de nouvelles tueries en septembre 2016 quand l'opposition voulait signifier aux dirigeants l'imminence de la fin du deuxième et dernier mandat présidentiel.
Ainsi, la volonté du Président sortant de ne pas quitter le pouvoir est la raison principale de la catastrophe appelée: pas d'élections en RD Congo le 27 novembre 2016.
Quelles sont les conséquences ?
La RD Congo se retrouve dans une situation de chaos politique, non prévue par la constitution. Il n'y a plus que le peuple pour trancher. Le peuple Congolais aurait dû s'exprimer dans les urnes. Les gouvernants l'en ont empêché.
Cela a-t-il fait disparaître le besoin de s'exprimer ? Non. Il y a donc en ce moment une très grosse frustration dans le peuple, frustration qui ne pourra disparaître sans exutoire.
Comble de bêtise, à la suppression des élections, le pouvoir ajoute une couche : l'interdiction de toute manifestation politique. Il n'y a pas meilleure image que celle-ci pour exprimer la situation : "On remplit une casserole d'eau, on y met un couvercle, on soude le couvercle, et on met la casserole sur le feu."
Faut-il être prophète pour affirmer qu'à partir de ce 27 novembre 2016 jusqu'au 19 décembre 2016 à minuit, une explosion populaire est possible en RD Congo, à l'image de l'explosion qui guette cette casserole sur le feu ?… Par la faute et l'irresponsabilité de ceux qui avaient comme devoir d'assurer la quiétude dans le pays.
Et quelles solutions, quelles sanctions envisager ?
La faute est si grande que ce n'est pas la dernière démission du gouvernement qui résoudra le problème.
Au plus tard durant la semaine du mardi 13 au lundi 19 décembre 2016, un signal clair doit être envoyé au peuple.
Quel signal ?
Ce signal semble encore tabou aujourd'hui dans le camp de la MP, la Minorité au Pouvoir :
Le devoir et la lourde responsabilité pour tous ceux qui sont dans le dernier carré du pouvoir actuel de s'assumer et de faciliter une chose, la plus importante, la seule qui s'impose aujourd'hui : Faciliter et organiser le départ du pouvoir du Président sortant le 19 décembre 2016 à minuit. Une action d'importance moindre, serait du replâtrage, une manœuvre incapable de contenir la très grosse frustration populaire actuelle qui est à son paroxysme.
« Baliaka dongo dongo na soni te ». Liloba ya ba koko.
La rédaction