En ce huit novembre 2016, jour où les Américains élisent leur Président, la RD Congo aurait due être également en pleine campagne électorale présidentielle. Le 27 de ce mois, à l'instar du Peuple Américain dont le Président est à la fin de son deuxième et dernier mandat, le Peuple congolais devait se choisir un nouveau Président, le Président sortant étant arrivé aussi à la fin de son deuxième et dernier mandat.
Le nouveau Président élu de la RD Congo devait prendre ses fonctions le 20 décembre 2016.
Hélas, il est pénible de constater que les dirigeants actuels seront incapables de réaliser une des taches incontournables de tout gouvernement et pour laquelle ils auront été grassement payés durant cinq ans par l'argent du peuple:
- Remettre au Peuple souverain son pouvoir; oui, le 19 décembre 2016, les clés de la maison Congo doivent impérativement être remises au propriétaire.
- Convoquer le corps électoral; cela aurait dû être fait le 19 septembre dernier, aucune explication ne peut impunément justifier ce gravissime manquement.
- Permettre au Peuple de se choisir son nouveau Chef,
- Organiser une « passation civilisée » de pouvoir entre l'ancien et le nouveau.
Durant cinq ans, il n'y a pas eu de cas de forces majeures pouvant justifier cet atterrissage en catastrophe.
À la place à quoi assiste-t-on ?
Du 1er septembre au 18 octobre 2016, trois cents Congolais ont tenu un dialogue qui se voulait national, inclusif et représentatif pour tenter de sauver la RD Congo d'une hécatombe politique, et trouver une solution face au vide de pouvoir qui se profile à l'horizon. Au finish, ce dialogue n'ayant été ni national, ni inclusif, ni représentatif, ses décisions ne peuvent nullement engager le peuple congolais.
N'a transparu à travers cette messe noire que deux choses de la part des comploteurs:
- Profiter d' une opportunité pour se remplir impunément les poches.
- Donner au pouvoir sortant des béquilles lui permettant de se cramponner au delà des délais constitutionnels.
Vouloir se cramponner équivaudrait à prendre les soixante-dix millions de Congolais pour des idiots.
Le Peuple Congolais souscrira-t-il à cette forfaiture ?
Gobera-t-il cette injure politique ? Peu probable car, à travers tout le pays, le régime finissant est très impopulaire, honni et quasi unanimement décrié.
Durant les derniers jours avant le 19 décembre, si le pouvoir sortant se cramponne, il est quasi-certain que le Peuple Congolais se fera entendre quitte à rendre le pays ingouvernable.
Et dans ce bras-de-fer, c'est le plus fort qui sortira vainqueur : les putschistes ou le Peuple ?
Un chaos en perspective.
Il est encore temps pour le pouvoir sortant d’épargner au pays une fin de règne chaotique.
Bruxelles, le 8 novembre 2016
Cheik FITA