Ils auront beau crier, sauter, s'agiter, confisquer les médias publics, tenter de corrompre le peuple, mettre les chars dans les rues, envoyer la police traquer les manifestants… Kabila et les Kabilistes doivent se mettre à l'évidence : depuis le 19 décembre 2016 à 23h59, ils ont perdu toute légitimité.
Kabila et ses acolytes savent très bien que désormais, s'ils engagent un bras-de-fer avec le peuple, ils le perdront.
Raison pour laquelle, après des mois de manœuvres et de tergiversations, ils ont été contraints de négocier, presque à genoux.
Le rapport de forces a désormais changé. Le peuple congolais est conscient de son pouvoir, un pouvoir plus fort que tous les chars de Kabila.
Pour Joseph Kabila et les siens, les négociations sous l'égide de la CENCO, au centre inter-diocésain de Kinshasa ne visent qu'un seul but : quémander un peu de légitimité auprès de ceux en qui le Peuple Congolais se reconnaît : les forces politiques et sociales acquises au changement sous la direction d’Étienne Tshisekedi.
Quelque soit l'accord qui sera signé sous l'égide de la CENCO, la Conférence Épiscopale Nationale Congolaise, Kabila et ses ouailles doivent intérioriser une chose : ils n'auront tout au plus qu'un sursis car, ils ne sont plus le bienvenu à la tête de la RD Congo. Et toute tentative de leur part de s'écarter de ce à quoi ils se seront engagés pourrait déclencher la colère du Peuple souverain, et précipiter leur départ.
En acceptant de négocier avec l'opposition, ils ont publiquement avoué qu'ils n'ont plus de légitimité. Qu'ils en assument les conséquences et s'y plient. Sinon, ils rejoindront dans la poubelle de l'histoire les différentes dictatures qui auront été balayées par la colère du peuple.
Bruxelles, le 24 décembre 2016
Cheik FITA