Au lendemain du nouvel an 2017, les membres du clan Kabila se sont illustrés par des déclarations tendant à remettre en question leurs signatures apposées dans l'«Accord politique global et inclusif du Centre Inter-Diocésain de Kinshasa» » obtenu grâce à la médiation de la CENCO. Cette volte-face était-elle innocente ?
En quête désespérée de la légitimité définitivement perdue le 19 décembre 2016, les membres du clan Kabila ont été contraints de signer avec le «Rassemblement» cet accord.
En avaient-ils mesuré les conséquences?
Nul ne le sait. Une évidence s'impose désormais,
«L'Accord politique global et inclusif du centre inter-diocésain de Kinshasa » :
- Est devenu la seule source de légitimité du pouvoir en RD Congo durant l'année 2017,
- Les signatures qui y ont été déposées y sont bétonnées,
- Les animateurs de différentes institutions de la RD Congo devront s'y soumettre,
- Pour 2017, le Président sortant tire aussi la légitimité de sa présence à la tête du pays dans cet accord-là,
- Innovation, le pouvoir est désormais partagé entre les deux camps signataires. Autrement-dit, le pouvoir qu'avait le Président sortant avant la fin de son mandat a été divisé par deux.
Le clan Kabila avait-il le choix ?
Oui, il avait le choix entre négocier le partage du pouvoir ou entrer en rébellion. Or, la colère du peuple et la pression internationale étaient telles que cette rébellion (qui avait déjà commencé avec la mise en place du gouvernement Badibanga) était vouée à l'échec.
Du 19 au 20 décembre 2016, il y a eu putsch en RD Congo. Craignant la colère du peuple, le pouvoir sortant ne s'était maintenu qu'en larguant des milliers de militaires dans la capitale et dans les grandes villes du pays : Un véritable putsch.
La tempête passée, l'accord signé, habitué au style parti-état, le clan Kabila a cru bon de fonctionner de nouveau comme avant la signature de l'accord. Trop tard !
Le clan Kabila sera bien tenté de faire traîner les choses par des manœuvres dilatoires… Ce ne sera tout au plus qu'un combat d'arrière-garde.
À l'issue du dialogue du camp Tshatshi, parlant de ceux qui avaient été absents, un plaisantin avait dit : « Le train est en marche... » . C'est peut-être maintenant le moment pour ce quidam de s'exprimer. Mais en s'adressant cette fois au clan Kabila.
Ceux qui ont signé l'accord du Centre Inter-Diocésain de Kinshasa pour le compte du clan Kabila ont en réalité dépouillé leur chef d'une grande partie du pouvoir et l'ont remise au « Rassemblement ».
Face à des va-t-en-guerre, le "Rassemblement" a réalisé la prouesse de prendre le pouvoir… Sans tirer un seul coup de feu!
Bruxelles, le 4 janvier 2017
Cheik FITA