Que se passe-t-il à l'Est de la RD Congo, des rebelles de l'ex-mouvement M23 ont-ils repris du service ? Le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku l'a affirmé, le porte-parole du gouvernement congolais l'a confirmé.
Qu'en disent les principaux concernés, les membres de l'ex mouvement rebelle M23 ?
L'info en Ligne des Congolais de Belgique a pu s'entretenir avec un dirigeant de l'ASP qui était de passage à Bruxelles. Il s'agit de monsieur Baravuga Salomon secrétaire Général aux relations extérieures de l'ASP, Alliance pour le Salut du Peuple Congolais, parti politique né des cendres du M23, à l'issue des négociations de Nairobi.
Monsieur Baravuga Salomon a déclaré qu'effectivement, des membres de l'ex mouvement M23 ont traversé la frontière congolaise en provenance de l'Ouganda.
A quoi cette grogne est-elle due ? S'agit-il du début d'un mouvement rebelle pour faire tomber le régime de Joseph Kabila ?
Pourquoi seulement maintenant ?
Dans quelle logique l'ASP s'inscrit-elle, dans celle du dialogue pilotée par la CENCO, Conférence Episcopale Nationale du Congo ?
Baravuga Salomon est natif de l'Ile d'Idjwi dans le Sud-Kivu. Longtemps militant au parti socialiste de Belgique, il s'est beaucoup impliqué dans la problématique des Grands-Lacs avec les interminables conflits, mouvements de population...
C'est ainsi qu'il se retrouvera dans le mouvement M23 qui secouât un moment par les armes, le régime de Joseph Kabila.
Monsieur Baravuga Salomon a confirmé que des anciens M23 ont effectivement traversé la frontière congolaise en provenance de l'Ouganda.
Pourquoi ?
Pour monsieur Baravuga Salomon, cela fait des mois que le Président Ougandais demande au régime de Kinshasa de récupérer les ex-membres du M23 qui sont cantonnés en Ouganda. Selon les accords d'Addis-Abeba, ceux-ci auraient dû être démobilisés et rapatriés en RD Congo depuis longtemps.
Cela n'est toujours pas été le cas jusqu'à ce jour.
D'où cette grogne.
Que pense-t-il du dialogue piloté par la CENCO ? Pour Baravuga Salomon, leur parti a toujours été pour un dialogue le plus inclusif possible. Malheureusement, les doléances de l'ASP n'ont pas eu d'écho, ni lors du dialogue du camp Tshatshi, ni lors de celui piloté par la CENCO.
Baravuga Salomon espère beaucoup que les « dialogueurs » tiendront compte de leurs revendications qui sont entre autre la prise en compte de la crise migratoire à nos frontières. Il accuse au passage le régime de Joseph Kabila de ne pas respecter les accords qu'il signe. Il espère beaucoup que le gouvernement qui sera issu du dialogue de la CENCO puisse prendre à bras-le-corps les revendications de l'ASP.
Bruxelles, le 16 janvier 2017
Cheik FITA