Ce qui se passe ailleurs, peut parfois servir de sujet de réflexions pour la RD Congo.
« La République en Marche » du Président français Emmanuel Macron et son allié Modem ont obtenu le plus de voix au premier tour des législatives françaises du 11 juin 2017. Au second tour le 18, ce tout nouveau parti et son allié pourraient obtenir la majorité absolue au parlement.
En RD Congo, fin 2017, il est prévu des élections législatives et présidentielle.
Quelle parallèle peut-on établir entre les élections françaises de 2017 et celles qui devraient avoir lieu en RD Congo fin 2017 ?
En RD Congo, à l'issue des législatives chahutées de 2011, la majorité présidentielle avait eu la majorité absolue.
En France, à l'issue des législatives de 2012, le nombre d'élus du parti socialiste du Président Hollande était de 327 sièges, soit la majorité absolue.
En France, à l'issue du second tour des législatives du 18 juin 2017, le nombre d'élus du PS pourrait chuter de 327 à 30.
En RD Congo, que se passera-t-il lors des législatives de fin 2017 ?
La majorité présidentielle actuelle gardera-t-elle la majorité absolue ou subira-t-elle le même sort que celui subi par la majorité ayant soutenu François Hollande ?
En France, François Hollande issu du PS, pouvait se représenter pour la deuxième fois. Lui-même avait affirmé que cela était conditionné par un résultat : le recul du chômage. Non seulement le recul du chômage a été timide, mais les sondages donnaient déjà François Hollande perdant à la présidentielle dès le premier tour.
François Hollande ne s'est pas porté candidat, le candidat-Président du PS fut éliminé dès le premier tour.
En RD Congo, Joseph Kabila, l'autorité morale de la majorité présidentielle a consommé ses deux mandats. Il ne pourra pas se présenter fin 2017. Et à moins de six mois de la présidentielle, on ne connaît même pas encore son dauphin.
Pour la Présidentielle, quel peut être le bilan de Joseph Kabila sur lequel pourrait s'appuyer cet éventuel dauphin ?
Le bilan de Joseph Kabila, c'est celui que les candidats députés de la majorité présidentielle congolaise actuelle devront défendre fin 2017.
Le voici :
- Refus du pouvoir d'organiser les élections dans les délais,
- Chute de la monnaie nationale,
- Chômage qui dépasse les 90 %,
- Fosses communes,
- Des milliers de déplacés,
- Tueries au Kasai et à l'Est du pays,
- Misère noire de la population,
- Opposants injustement emprisonnés ou forcés à l'exil,
- Détournements des fonds publics, et enrichissement sans cause des dirigeants,
- Évasions des prisonniers un peu partout dans le pays,
- Confiscation des médias publics,
- Nom respect des accords,
- Enseignement au rabais…
Et la liste peut s'allonger, presqu'indéfiniment.
À voir ce qu'il est advenu à la majorité présidentielle sortante française, pour de loin moins que cela,
En RD Congo :
La majorité présidentielle congolaise actuelle peut-elle affirmer pouvoir remporter les législatives de fin 2017 ?
Bruxelles, le 12 juin 2017
Cheik FITA