A quatre mois des élections du 23 décembre 2018, qu’on le veuille ou pas, on peut affirmer que Joseph Kabila et son système vont vers la fin. La plupart des paramètres qui conditionnent la marche politique de la RD Congo convergent vers un seul point : la porte de sortie, LA FIN et du règne de Joseph Kabila et de son clan. Quant au système, c’est sûr, il prendra une vraie bourrasque, peut-être mortelle.
L’heure du « Peuple » arrive à grands pas, l’heure du peuple a sonné.
Le jour des élections, ce sera le jour du peuple, durant lequel le Peuple en toute souveraineté décidera de son avenir en choisissant ceux qui devraient guider la marche de l’état. Même si bien sûr quelques esprits tordus essaient de « voler » l’expression de la volonté du peuple issue des urnes. Le principe reste.
Si la fin du clan Kabila est sûre, c’est le mode de trépas qui ne s’est pas encore clarifié.
La fin du clan Kabila sera-t-elle un atterrissage en douceur ou un crash ?
Et en sous-question : Quel sera le sort l’équipage, à savoir ceux qui tiraient les ficelles ? Et celui des passagers, sous-entendus tous ces milliers d’individus qui pour des besoins de lucre avaient décidé de porter la vareuse du clan Kabila ?
La dernière « trouvaille » (oui, trouvaille !) politique du clan Kabila pourrait servir de thermomètre.
Dans l’espoir de survivre après le scrutin de décembre 2018, le clan Kabila avait pensé faire l’invention politique du siècle : le FCC, « Front Commun pour le Congo », annoncé le mercredi 7 juin 2018 sur les médias officiels.
Pour les observateurs avisés, cette démarche trahissait les initiateurs : Il s’agissait en fait des
signes annonciateurs de l’inévitable et irréversible fin de leur système.
- Marge du temps.
Les kabilistes pensaient-ils vraiment qu’en six mois, une pareille trouvaille pouvait s’imposer à l’opinion et permettre par la suite une victoire électorale ? Trop court comme temps.
- Le poids d’un bilan désastreux.
Désigner le Président sortant comme « autorité morale » de la plate-forme était-il sage et intelligent ? ? N’est pas Lula da Silva qui veut : terminer ses deux mandats en étant très populaire.
Oui, à la fin de ses deux mandats d’ailleurs controversés, Joseph Kabila était déjà très impopulaire. En « glissant » une première fois d’une année puis une deuxième d’une année encore, il est devenu plus impopulaire encore.
Quel sort alors pour tous ces politiciens qui avaient signé la charte du FCC ? Adhérer au FCC équivalait à signer sa mort politique. Quelques illustrations qui ne trompent pas :
- Léon Lobitch Kengo wa Dondo deuxième personnalité du système n’a pas osé posé sa candidature à la présidentielle, lui qui pour la présidentielle de 2011 avait osé se pavaner comme candidat Président…
- Bruno Tshibala, Premier Ministre qui a longtemps claironné qu’il était le premier héritier politique de feu Étienne Tshisekedi a tout bonnement et discrètement, avalé le certificat de naissance de son «UDPS »,
- Ramazani Shadari le dauphin a eu peur de présenter sa candidature sous la bannière de son parti le PPRD, principal parti du FCC, se prétendant « indépendant ». Indépendant au sens kabiliste du terme évidemment.
Qui reste encore visible au bataillon « FCC » ? Rien que du menu fretin.
Pour le FCC, L’heure du « Peuple » a tout l’air d’ un crash en vue.
Bruxelles, le 21 août 2018
Cheik FITA