Le jeudi 22 novembre 2018 commence la campagne électorale pour les élections congolaises du 23 décembre 2018.
L’issue de ces élections aura-t-elle un impact sur la diaspora congolaise ?
La grande diaspora congolaise à travers le monde et spécialement en Europe, et en Amérique a-t-elle un devoir face à cela ?
Avant d’y répondre, des interrogations subsidiaires méritent d’être soulevées.
1. D’abord, faut-il qu’il y ait élections les 23 décembre 2018 ?
Oui, c’est le moyen le plus sûr de faire partir du pouvoir Joseph Kabila et son système.
Ensuite, c’est le souhait de la majorité des Congolais, sans compter les nombreuses victimes de ce processus électoral.
2. Les élections auront-elles lieu ?
Tout indique qu’à 90%, les élections auront bel et bien lieu le 23 décembre 2018. Peut-être pas des élections idéales. Mais des élections qu’il faut gagner.
3. La machine à voter sera-t-elle employée ?
Oui, le régime Kabila a mis le paquet pour imposer cette machine, et qu’elle soit employée. A part des slogans sans impact, les opposants à la machine à voter n’ont exhibé à ce jour aucune force capable de plier la volonté de la CENI, la Commission Electorale Nationale Indépendante. Comme le dit si bien un proverbe de chez nous : « Ce n’est pas parce que vous fermez les yeux, que la montagne qui est devant vous va disparaître. » Quand vous ouvrirez les yeux, la montagne sera toujours là ! Alors, autant ouvrir les yeux tout de suite.
L’opposition congolaise n’a à ce jour pas été en mesure de dépasser le niveau de slogan.
4. Pourrait-il y avoir un chaos le jour des élections ?
Oui, il y a beaucoup de probabilité que le jour des élections, il y ait des couacs. Du fait de la nouveauté de l’outil d’abord, du fait de la lenteur du passage de chaque électeur dans l’urne ensuite. Du fait de la mauvaise foi du clan au pouvoir enfin.
5. Le dauphin de Joseph Kabila pourrait-il sortir vainqueur de ces élections ?
Non. Parce qu’il est un inconnu d’abord, parce qu’ensuite le régime pour lequel il roule est très impopulaire.
6. Le régime de Joseph se prépare-t-il à frauder ?
Oui. La machine à voter a été introduite pour trafiquer les résultats. Si l’opposition n’est pas vigilante, le régime de Kabila opérera un forcing pour imposer son dauphin. Une fois cela fait, Joseph Kabila contrôlera tout le système, neutralisera le « Président » imposé, puis tentera de revenir. Et si Joseph Kabila revenait, ce sera pour un règne sanglant d’au moins 25 ans, à moins qu’une véritable révolution ne le chasse dans l’entre-temps.
7. Le régime de Joseph Kabila peut-il être arrêté le 23 décembre 2018 ?
Oui, à ce jour, seul tout le peuple congolais mobilisé à bloc est en mesure d’arrêter les manœuvres de Joseph Kabila. A condition qu’il y ait une très grande mobilisation de tous les Congolais le 23 décembre 2018 tant au pays qu’à l’étranger pour observer le scrutin, s’en approprier, collecter tous les résultats sortis de tous les 90.000 bureaux de vote.
- Cette mobilisation est-elle possible ?
Oui. A condition que tous les leaders politiques de l’opposition donnent le mot d’ordre d’abord, à condition que dans la diaspora, une autre mobilisation ait lieu pour rendre publics les résultats sortis des urnes et que l’opinion tant nationale qu’internationale soit alertée.
- Face à une telle mobilisation, le régime de Joseph Kabila pourra-t-il se plier ?
Oui.
- Est-il possible de prendre le régime Kabila à son propre jeu? Oui.
- Concrètement, comment y arriver ?Pour la diaspora, depuis un mois, à Bruxelles, la plate-forme « Antenne Monde de la société civile RD Congo » organise chaque samedi de 14h00 à 15h30 un sit-in dénommé « Tous électeurs ? Tous observateurs ! » à la place Lumumba de Bruxelles pour sensibiliser les Congolais sur la nécessité de mobiliser les frères et sœurs au pays.
(voir tous les articles à ce propos sur le site).
Suite à la tempête provoquée par l’issue du conclave de Genève, le samedi 17, il n’y a pas eu sit-in. Le samedi 24 non plus, il n’y aura pas sit-in. Mais l’action reprendra le samedi 1er décembre jusqu’au samedi 22 décembre, la veille du jour des élections.
- La diaspora congolaise a-t-elle à ce jour une autre action en mesure d’influencer l’issue des résultats des urnes ?
Non. Le réalisme exige d’entreprendre une action faisable, que de courir derrière un vœu, noble certes, mais qu’on ne peut concrètement réaliser.
Ce ne sont pas vingt ou cent personnes mobilisées à Bruxelles qui modifieront le cours du processus électoral congolais actuel. Mais mille personnes mobilisés, oui. Autant si pas plus mobilisés à Paris, Londres, Montréal… Oui.
Ceci est donc un défi pour les Congolaises et Congolais de Belgique et d’ailleurs. La mobilisation de la diaspora n'est pas une nécessité, mais une obligation patriotique. L’heure est venue.
Après le 23 décembre, ce sera trop tard.
Rendez-vous le samedi 1er décembre 2018 à la place Lumumba de Bruxelles.
Bruxelles, le 21 novembre 2018
Cheik FITA