Au point 7 d’ un communiqué publié le dimanche 16 décembre 2018 sous la signature de Pierre Lumbi son directeur de campagne, la coalition électorale "Lamuka" en RD Congo a enfin quelque peu « … Fixé l’opinion tant nationale qu’internationale sur sa position en rapport avec … La machine à voter ».
La coalition Lamuka a-t-elle dit oui ou non à la « machine à voter » pour les élections du 23 décembre 2018?
En parcourant le communiqué, on ne lit nulle part une réponse tranchée par rapport à la question.
Il faudra aller au point sept du communiqué pour lire ceci :
« La coalition Lamuka tient à informer l’opinion tant nationale qu’internationale que… seuls les résultats issus du comptage manuel des bulletins déposés dans les urnes… devront être pris en compte. ».
De quels bulletins s’agit-il ? Silence.
Il s’agit en fait des bulletins qui seront imprimés par la fameuse « machine à voter », cause du crash du conclave de Genève, pomme de toutes les discordes avec des conséquences néfastes sur l’unité nationale, génitrice du réveil du démon du tribalisme chez plusieurs compatriotes, origine de graves blessures qui auront difficile à se cicatriser.
La coalition Lamuka devrait avoir le courage et l’honnêteté de dire à l’opinion nationale et internationale qu’elle a accepté d’aller aux élections avec la machine à voter.
Cette honnêteté fait partie des valeurs pour lesquelles des millions de Congolais ont refusé depuis des années à travailler avec le clan Kabila, et se battent ainsi contre le rejeton de l’AFDL depuis deux décennies, tant au pays qu’à l’étranger.
Au cours de ce combat, des carrières ont été ainsi brisées, des familles se sont disloquées, et même des vies ont été perdues.
Il est immoral de vouloir faire passer cette volte-face pour un acte normal, vertueux.
Et pourquoi ce « Lamuka » (réveil ) tardif ?
En réalité, ce n’est pas un réveil tardif. Cette pirouette est en réalité l’échec d’une stratégie politique : le rejet de la « machine à voter » relevait d’une stratégie, d’un calcul politicien.
Les auteurs de ce calcul politicien devraient avoir le courage de le confesser devant le peuple congolais, le souverain primaire, celui qui, dimanche 23 décembre 2018, choisira ses nouveaux dirigeants.
L’alternance est à ce prix.
Bruxelles, le 17 décembre 2018
Cheik FITA