Désormais ex-Président à partir de ce 30 décembre 2018 à la fermeture des bureaux de vote en RD Congo, Joseph Kabila, le Président sortant a prononcé son ultime discours à la Nation en tant que Chef de l’Etat.
Dans ce discours, nulle part il n’a dit merci au peuple congolais, nulle part il ne lui a non plus dit au revoir.
Comment interpréter cela ?
Arrivé en RD Congo en 1997 avec des bottes de jardinier aux pieds et sans un sel sou, Joseph Kabila part du pouvoir multimillionnaire, et lui, et toute sa famille.
Il n’aurait pas été Président de la République, il y aurait eu moins d’aisance matérielle autour de lui.
L’argent qui a enrichi Joseph Kabila et son clan, c’est exclusivement l’argent du Congolais tant du pays que de celui vivant à l’étranger. L’argent de la femme qui vend péniblement ses légumes dans les différents marchés du pays en payant chaque jour sa patente, en passant par le membre de la grande diaspora congolaise qui envoie de l’argent au pays et dont un pourcentage significatif va dans la caisse de l’état.
A tous ceux-là, même pas merci.
Après avoir longtemps résisté depuis 2012 avec les concertations nationales, les différents dialogues et autres accords, après avoir glissé durant deux ans, le jour tant redouté est enfin arrivé : il faut abandonner le « rôle » de Président de la République.
Au théâtre à la fin du spectacle, les comédiens disent au revoir au public, ils ne disparaissent pas sur la pointe des pieds.
Les politiciens congolais ayant depuis longtemps transformé la « scène politique » en une véritable « scène de théâtre » politique ont oublié de respecter les règles élémentaires de la discipline à laquelle ils empruntaient les techniques.
N’avoir pas dit merci ni au revoir aux Congolais est un message clair :
Joseph Kabila part de la présidence de la République Démocratique du Congo à contre cœur.
Joseph Kabila n’a aucune considération pour les Congolais.
Les « Mes chers compatriotes, » disséminés dans ce discours d’adieu n’avaient sûrement pas le même sens pour celui qui les prononçait que pour ceux à qui ils étaient destinés.
Après avoir longtemps résisté au lendemain de son discours du 24 avril 1990, Mobutu un des prédécesseurs de Joseph Kabila avait fini par partir du pouvoir malgré lui. Après avoir résisté depuis 2012, Joseph Kabila est obligé de partir du pouvoir sur la pointe des pieds en cette fin de l’année 2018. Cela n'était-il pas prévisible?
Ne pouvait-on pas tirer des leçons du passé.
Une page de l’histoire de la RD Congo vient d’être tournée.
Triste fin.
Bruxelles, le 30 décembre 2018
Cheik FITA