
Par Babasou Ngomba Amanda
Bruxelles , le 11 septembre 2019
C’est dans ce merveilleux début de soirée , sous un ciel bruxellois rayonnant , que l’association des femmes « aire de femmes », a décidé d’organiser un débat très constructif , le samedi 7 septembre 2019, et ce en partenariat avec l'asbl CIPROC fondée et présidée par Ghislaine Molai.
C’est ainsi que nous étions au rendez-vous ! Ce débat sociétal, est un débat qui ne date pas d’hier. Effectivement, ce sujet est de plus en plus médiatisé, grâce au travail du docteur Mukwege, en réparant les femmes , face à la barbarie perpétrée à l’Est de la RDC.
En effet, c’est dans ce contexte assez controversé , que la conférence débuta avec un mot de bienvenue des autorités communales et ainsi qu'une introduction par Louise Ngandu, « présidente de « Aire de femmes » afin de lancer cette soirée thématique. Un documentaire de 11 minutes mini réalisé par Cheik Fita ( « Victimes de viols et violences du Kasaï) fut projeté dans la première partie de la soirée. Un film qui résume les conditions des femmes qui, explicitement, subissent des violences et les conséquences de celles-ci avec différents acteurs. L’exemple même, selon Sidonie Bope ( coordinatrice des projets d’aide aux victimes au Kasaï) est celui du cas de Kananga. Si bien que ,un groupe de parole effective ,permettant différents échanges entre les différents protagonistes victimes de violence au Kasaï, fut mis en place. Le but étant une démarche de sensibilisation à travers différents témoignages et de recherche de perspectives afin de résoudre cette problématique qui sévit , sur les terres kasaïennes. De même qu’en 2017, on pouvait considérer la violence faite aux femmes , d’une manière systématique. ( exemple : à Kabeya Kamuanga , les premières victimes ont dû se réfugier car la pression familiale et sociale étaient très fortes).
Par ailleurs , le docteur Mukwege, créa la cité de la joie. Effectivement, « ce centre révolutionnaire a ouvert ses portes aux femmes congolaises victimes de violences basées sur le genre en 2011 (…) . De plus, à travers cette cité , la fondation Panzi s’est insérée afin d’amener une effective collaboration. De surcroît, les femmes qui arrivent à la cité de la joie, ont la plupart, des histoires qui les ont traumatisées, cassées. La cité de la joie à travers des formations et divers ateliers , tente de les remettre sur pieds »1.
Cependant, malgré les différents canaux associatives , la peur du rejet est toujours présente car c’est un sujet tabou . Les femmes ont du mal à s’exprimer face à ces horribles expériences personnelles vécues. De plus , au niveau du milieu carcérale, 60 % des personnes détenus dans la prison de Kananga, sont des condamnés d’acte sexuel.
La situation est-elle identique ici en Belgique par exemple ?
La parole fut donnée à plusieurs intervenantes :
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Barbara De Nayer, chef de service, service jeunesse et famille ,
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Véronique Walravens, chef de service, service d’assistance policière aux victimes,
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Maria-Miguel Sierra de la « voix des femmes »
Selon elles , en outre les violences faites aux femmes en RDC, on peut définir cette violence d’une façon holistique et systémique. L’analyser dans sa globalité et en faire une interprétation universelle. Dans le cas de la région Bruxelloise , différentes femmes issues de l’immigration , sans titre de séjour, sont victimes de violence et sont embrigadées par leur conjoint. On peut donc parler d’une sorte de pouvoir , de contrainte aux libertés individuelles. Par ailleurs,
Un autre problème se pose est celui du genre. Il est effectivement difficile , à certaines femmes de témoigner face au sexe opposé. Il est donc indispensable que la lutte contre toutes formes de violences, incluent autant les hommes et femmes.
Un autre exemple est celui donné Mr Jacob Kamwanga d'origine congolaise et échevin à Jette, et qui a longtemps été assistant social. Il expliquera les nombreux profils de victimes qu’il a pu rencontrer tout au long de sa carrière. En effet, de nombreuses femmes utilisent le canal du C.P.A.S afin de s’émanciper de l’emprise de leur conjoint.
Finalement , que ça soit au niveau de la Belgique ou de la RDC , l’approche que l’on peut avoir de la violence est omnisciente , malgré la complexité de chaque situation et le contexte différent , il est indispensable que chacun de nous soit sensibilisé face à ce fléau ancré dans nos sociétés.