Par Cheik FITA
Bruxelles, le 12 décembre 2019

Dans un communiqué signé le 12 décembre 2019 par son secrétaire Général Augustin Kabuya, l'UDPS, le parti du Président de la République, informe ses combattantes et combattants que « Le Président de la République, son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sera ce vendredi 13 décembre 2019, à 10 heures au Palais du Peuple pour prononcer son discours sur l'état de la Nation. »
Pourquoi ce discours ?
Que pourrait dire le Président congolais ?
Selon l'article 77 de la constitution congolaise :
« Le Président de la République adresse des messages à la nation. Il communique avec les Chambres du Parlement par des messages qu’il lit ou fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. Il prononce, une fois l’an, devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la nation.»
C'est donc une obligation constitutionnelle.
Et que pourrait dire le Président Tshisekedi ?
Après onze mois à la tête du pays, les problèmes qui touchent directement à la vie quotidienne du Congolais ne pourraient être occultés :
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La sécurité avec les tueries à l'Est dont celles qui endeuillent la ville de Beni. Une insécurité qui dure depuis 1994 au lendemain du changement de régime au Rwanda, et ce, malgré la présence en RD Congo depuis 20 ans de la MONUSCO, la mission de l'ONU, forte de près de 20 mille hommes avec un budget annuel avoisinant le milliard de dollars !
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Le social du citoyen : emploi, santé, transport, eau et électricité, scolarité des enfants...
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La mobilisation des recettes pour espérer honorer le minimum de 10 milliards de dollars prévus dans le budget en discussion au parlement. Car sans argent dans la caisse de l’État, tous les beaux discours ne resteraient que des discours creux avec comme conséquence, le désamour d'une bonne frange de la population,
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La coalition FCC-CACH dont certains électrons libres tentent de temps à autre de bouter le feu à la case Congo. Innocemment ? En exécution d'instructions dans les coulisses ?
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La gouvernance avec certaines affaires dans lesquelles des proches du Président sont impliqués ou soupçonnés d'être impliqués, tout cela ayant une corrélation avec l'émergence tant désirée d'un état véritablement de droit, avec une justice « juste ».
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La crise post-électorale quoique largement estompée aujourd'hui, mais qui avait ouvert une grande plaie: le glissement chez certains vers des dérives tribales entre d'anciens partenaires politiques, qui pourtant, durant longtemps, avaient été alliés dans l'opposition, pour le départ de Kabila!
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La non-organisation des élections locales avec une direction de la CENI déjà fin mandat,
Quid après le discours ?
Après l'état des lieux, le Président sera dans l'obligation de faire une projection dans l'avenir avec un chronogramme des réalisations que le peuple devra percevoir.
Depuis 2018, le Président Tshisekedi a prononcé plusieurs grands discours :
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Le jour de son élection comme Président de l'UDPS,
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Lors des différents meetings durant la campagne électorale,
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Lors de son investiture comme Président de la République,
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Dans les différents sommets où il a participé à travers le monde et notamment à New York au siège de l'ONU,
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À l'occasion de l'inauguration des ouvrages réalisés par l'état ou lors de différentes journées nationales...
Le discours sur l'état de la Nation devra non seulement tenir compte de tous ces discours antérieurs, mais ne devra pas non plus en être en contradiction.
Mais surtout, cette année déjà, et obligatoirement lors des prochaines années de son mandat, le Président de la République devra rendre compte aux Congolais des réalisations obtenues grâce à l'argent du contribuable, gage de la mobilisation à l'avenir, du citoyen pour davantage contribuer au budget de l'état.
Oui, le job du Président de la République, c'est de s'occuper du bonheur de tous les Congolais. Une expression héritée du temps de Mobutu parlait du Président de la République comme d'un père de la Nation. Et bien le père doit s'assurer tous les jours que chaque enfant mange à sa faim, va à l'école, vit en sécurité... Bref, vit heureux.