Le Covid-19, cette terrible maladie s'est abattue sur notre continent après avoir fait des ravages en Asie et principalement en Chine.
En Europe et en Belgique en particulier, l'heure est aujourd'hui à la gestion de cette crise d'une gravité aiguë. Le personnel médical et paramédical, mais aussi celui des commerces d'alimentation, des services publics, des transports en communs, des services de nettoyage, et bien d'autres sont en première ligne et nous ne les remercierons jamais assez. Notre gouvernement fédéral, dotés des pleins pouvoirs, a le devoir de réussir à éradiquer cette épidémie.
Si tous nos efforts doivent en effet se concentrer sur cet objectif, nous devons aussi nous préoccuper de l’Afrique. Le docteur Denis Mukwege, rappelait avec force, lors de la remise de son prix Nobel de la paix en 2019, que si des pays africains comptent parmi les plus riches du monde, leurs habitants restent, eux, parmi les plus pauvres.
L’Afrique attire et attise toutes les convoitises. Alors, si l'on ne l'oublie pas quand il s'agit d'utiliser ses immenses ressources pour faire fonctionner un système économique très gourmand de celles-ci, il est de notre devoir de ne pas l'oublier non plus dans cette crise sanitaire globale.
Le virus est maintenant bien présent sur le continent africain, où de nombreux Etats ont mis en place des mesures strictes comme les interdictions de regroupement, la fermeture des écoles ou des lieux de culte, le contrôle des frontières et le confinement des personnes venant de l’étranger, un couvre-feu, etc.
En Belgique, le confinement, bien que difficile à mettre en œuvre, est possible sans trop de difficultés structurelles et s’accompagne également de mesures sociales (incapacité de travail, allocation de chômage, télétravail, etc.) qui nous permettent de subvenir à nos besoins.
Si l’on prend l’exemple de la République Démocratique Congo, où l’état d’urgence sanitaire est déclaré depuis le 24 mars, on peut s’inquiéter de l’impact de cette mesure sanitaire, nécessaire pour limiter la propagation du coronavirus, sur la situation socio-économique de toutes les couches de la population et des conséquences humanitaires et sociales qui pourraient en en découler.
Alors que nos systèmes de santé européens peinent à faire face à l'afflux massif de patients atteints du virus, on peut dès lors se préoccuper de la capacité des hôpitaux africains à faire face à l’expansion de la maladie et des funestes répercussions de celle-ci. Rappelons également qu’à la lutte contre le Covid-19 s’ajoute parfois la lutte contre d’autres maladies ou épidémies (paludisme, choléra ou ebola).
Nous avons donc une obligation morale d’être prêts à agir pour soutenir l’Afrique, en proposant un soutien matériel et technique, un partage de solutions (modèles de prototype respiratoire, tests de dépistage, établissements de protocoles, etc.), ou encore notre disponibilité pour la livraison de matériel médical. Aucun Etat, aucune population, aucune structure ne devraient être laissés à l’abandon en cas d’urgence sanitaire.
Si le virus a pu se propager grâce à la mondialisation et aux déplacements des personnes, il nous semble important d’appeler à la solidarité internationale. Ensemble, nous devons saisir l’opportunité de faire de la lutte commune contre le COVID-19 le premier symbole d’une mondialisation réinventée, plus égalitaire, plus juste et plus digne.
Jonathan de Patoul et Nicole Bomele Nketo
Députés DéFI au parlement bruxellois