Par Cheik FITA
Bruxelles, le 8 juillet 2020
Depuis quelques semaines, il s’observe dans le paysage politique congolais une certaine agitation causée par deux faits :
- La tentative cavalière de désignation du nouveau Président de la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante de la RD Congo,
- Le forcing à l’assemblée nationale pour voter une loi permettant de caporaliser le pouvoir judiciaire.
Il n’en fallait pas plus pour réveiller le lion qui dort.
Les mouvements citoyens étaient dans la rue,
L'UDPS, le parti du Président projette une marche,
Les opposants ne sont pas en reste.
Et pince sans rire, même le clan Kabila veut marcher. Heu!
Ainsi, sans que les initiateurs de ces deux faits ne l’aient voulu, le décor de la pré-campagne électorale pour 2023 commence à se planter de lui-même.
30 décembre 2018 est déjà de plus en plus loin. Ce jour-là, il y eut des élections en RD Congo dont le résultat est la configuration des institutions actuelles en RD Congo.
Les prochaines élections congolaises sont attendues en décembre 2023.
Il y aura une nouvelle redistribution des cartes.
Aucune élection n’est semblable à une autre. A toute nouvelle élection, les compteurs sont remis à zéro.
Quels sont les enjeux pour les forces en présence en perspective de 2023?
- L’éventuel 2è mandat de Tshisekedi,
- L’hypothétique rebondissement de Joseph Kabila,
- La confirmation ou non de la vérité des urnes selon Fayulu,
- Le risque de désintégration de la plate-forme Lamuka en tant qu’appendice du processus électoral de 2018.
Parallèlement à ces enjeux politiques visibles, il y a des enjeux secondaires pour les mouvements citoyens, la société civile et les églises.
Il y a enfin l’œil intéressé :
- De certaines puissances mondiales,
- De certains pays limitrophes.
Mais l’arbitre final qui prend de plus en plus conscience de son rôle, c’est le peuple congolais.
Du temps de Kabila, il a été bastonné avec souvent mort d’homme, avec Tshisekedi, sa marge de manœuvre et d’expression s’est considérablement agrandie.
Derrière les différentes prises de position des dirigeants politiques, de la société civile, de l’église et des mouvements citoyens, il y a en filigrane ces trois éléments :
- Le gain du fric,
- La recherche du pouvoir,
- La poursuite de l’idéal de servir le peuple.
Mais tout maintenant est dans le dosage : qui milite (ou s’agite) pourquoi et dans quelle proportion ?
C’est à travers ce prisme que le peuple souverain,
- Devra observer cette agitation naissante et qui atteindra son paroxysme autour du 30 décembre 2023…
Et trancher en fin de compte.
Ainsi, avant le verdict des urnes, les différents protagonistes s'en remettent d'abord au verdict de la rue.