Par Cheik FITA
Bruxelles, le 10 juillet 2020

Jeudi 9 juillet 2020 à l’appel de l’UDPS, Union pour la Démocratie et le Progrès Social, des marches de protestation ont eu lieu dans plusieurs villes de la RD Congo et principalement à Kinshasa.
Motif : dire non au choix de Ronsard Malonda pour la présidence de la CENI, la Commission Électorale Nationale Indépendante de la RD Congo.
A l’issue de ces marches, on a déploré hélas des morts. Un, deux, trois ou plusieurs morts, ce sont des morts de trop.
Qui faut-il condamner et incriminer,
Les victimes pour avoir participé à une marche?
Les policiers ou les militaires qui ont tiré ?
Les responsables de la police ou de l’armée qui ont dirigé les différentes unités déployées à cette occasion?
Le ministère ayant en charge la police, ou l’armée ?
Ceux qui ont appelé à la marche ?
Ronsard Malonda ?
Jeanine Mabunda qui a passé en force au parlement « l’élection » de Ronsard Malonda afin qu’il dirige la CENI ?
Il est un fait, l’élément déclencheur de la colère qui a poussé des milliers de Congolais dans la rue, c’est l’imposition cavalière de Ronsard Malonda à la tête de la CENI, Jeanine Mabunda profitant de la majorité de son camp politique au parlement.
Maintenant qu’il y a mort d’hommes, Ronsard Malonda et Jeanine Mabunda peuvent-ils se regarder dans le miroir et affirmer qu’ils ont la conscience tranquille, que leur choix devrait s’imposer ?
Au lendemain de cette marche de l’UDPS avec ses victimes,
- Ronsard Malonda et Jeanine Mabunda peuvent-ils dire à leurs enfants d’être contents d’eux ?
- Peuvent-ils jurer sur la tête de leurs progénitures qu’ils sont des personnes honorables, à féliciter, l’un pour ses ambitions à être l’arbitre des prochaines joutes électorales en RD Congo, et l’autre pour son initiative politique de mener à terme le choix du futur Président de la CENI ?
- Peuvent-t -ils affirmer publiquement qu’ils assument leurs positions et qu’il est hors de question pour eux de reculer, leur choix devant s’imposer à toute la République ?
Il n’est point nécessaire de souligner que derrière l’acte de Ronsard Malonda et Jeanine Mabunda, il y a une main qui tire les ficelles : celle de l’ancien Président Joseph Kabila, l’autorité morale de Jeanine Mabunda.
Il est simplement déplorable que l’ancien Président s’obstine jusqu’à ce jour à vouloir toujours régenter en coulisse la marche de la RD Congo, profitant de la « majorité » de son clan politique dans les institutions. Sa main n’aurait pas été celle qui tire les ficelles, depuis le début de cette crise, il aurait dû prendre publiquement position contre le jusqu’au-boutisme de Jeanine Mabunda. Or il n’en a rien été. « Qui ne dit mot consent ».
Mais pour ce qui est des faits, Ronsard Malonda et Jeanine Mabunda devront un jour être poursuivis. Ils sont adultes, ils savent très bien qu’ils sont dans le mal. Mais par orgueil, par cupidité et par soumission, ils s’entêtent dans ce mal.
« Errare humanum est, perseverare diabolicum ». L'erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique.
Oui, Ronsard Malonda et Jeanine Mabunda savent qu’ils sont dans l’erreur, mais ils continueront à s'entêter. Ils peuvent s’entêter aujourd’hui, mais viendra un jour où le sang des morts de la marche de l’UDPS les rattrapera. « Bamata, bakita, », ils ont, et auront toujours sur la conscience, les morts du jeudi 9 juillet 2020.
