In "Le Phare" de Kinshasa du vendredi 25 septembre 2020
Le passage de 11 à 26 provinces avait-il été bien ficelé par le Régime Kabila ?
Si oui, aujourd’hui, les nouvelles provinces auraient dû être des centres d’impulsion pour le développement de la RD Congo.
En est-il ainsi ? Apparemment non.
Ci-dessous, un extrait d’article publié le vendredi 25 septembre 2020 par nos confrères du Journal « Le Phare » de Kinshasa.
On assiste, depuis un certain temps, au niveau de la Primature, à un interminable ballet de visiteurs, notamment des députés nationaux et provinciaux, des autorités coutumières, des notables, des opérateurs économiques, des syndicalistes des personnels politiques, des activistes de la société civile, des associations des femmes et des jeunes, etc. Tous ou presque sont porteurs du même cahier de charges auprès du Premier ministre Ilunga Ilunkamba : impayement des ministres et députés provinciaux ainsi que des personnels politiques et
administratifs, manque de bâtiments pour les assemblées et
gouvernements provinciaux, arriérés des « rétrocessions », délabrement très avancé des infrastructures de base (routes, ponts, écoles, ports), du manque d’eau potable et d’électricité, etc.
Il s’agit – qu’on excuse l’expression – des ballades des quémandeurs d’aides en faveur des provinces éclatées en cinq nouvelles entités pour le cas de l’ex-Equateur (Equateur, Tshuapa, Mongala, Sud-Ubangi et Nord-Ubangi), en quatre pour l’ex-Katanga (Haut-Lomami, Haut-Katanga, Lualaba et Tanganyika) et l’ex-Province Orientale (Tshopo, Bas-Uélé, Haut-Uélé et Ituri) ou trois pour l’ex-Bandundu
(Kwango, Kwilu et Maindombe), ou l’ex-Kasaï Oriental (Sankuru, Lomami et Kasaï Oriental), etc.
Le train commun des provincettes est leur extrême pauvreté, liée notamment à l’absence de voies de communication, d’industries, de fermes agro-pastorales, de centrale électriques, d’usines de production d’eau potable, de banques, de marchés modernes, de petites et moyennes entreprises, etc.
Mis en œuvre dans la précipitation, avec en filigrane des calculs
politiciens visant la création des postes politiques (gouverneurs et
vice-gouverneurs, députés et ministres provinciaux, mandataires des régies financières provinciales, etc), le découpage territorial est en train de montrer cruellement ses limites, après cinq années d’une amère et douloureuse expérience. Les gouverneurs et présidents des assemblées de plusieurs provinces ne cessent de multiplier des séjours à Kinshasa, dans le but d’obtenir des subventions pour le fonctionnement de leurs entités. Il arrive à certains de passer trois mois ou plus à Kinshasa, sans résultat.
Et dès que des miettes de la rétrocession tombent dans la caisse provinciale, le gouverneur de province s’empresse de liquider ses propres arriérés salariaux et ceux de son pré-carré ministériel, laissant députés provinciaux et personnels d’appoint dans un état de précarité permanente.
Signé KIMP.
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