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Ne pouvant plus rentrer au pays pour raisons de sécurité, Bemba est devenu exilé politique.
Étant un monstre sacré, Tshisekedi lui peut quitter le Congo quand il veut, et y rentrer quand il le souhaite.
Mis à part cette différence, les deux personnalités ont ceci en commun :
- ils dirigent chacun de grands partis nationaux
- Ils sont des présidentiables. Bemba grâce à ses 42% lors des élections au pays ; Tshisekedi grâce à l’implantation de son parti tant au pays qu’à l’étranger et ce, depuis plus d’un quart de siècle.
- L’un est dans l’opposition institutionnelle, l’autre est dans l’opposition au système.
Ainsi, quand ils mettent les pieds en Belgique, cela ne doit pas être repris sous la rubrique des chiens écrasés.
Devons-nous rappeler que Bruxelles est le bastion de la plus grande opposition extérieure au système politique en place au Congo ?
Et cet état d’âme est efficacement relayé par la presse congolaise de Belgique, véritable quatrième pouvoir.
Politiquement Tshisekedi et Bemba pèsent lourds. Voici comment.
Sur les soixante millions que nous sommes, à l’élection présidentielle, l’actuelle majorité au pouvoir n’avait pu réunir qu’un peu moins de 9.000.000 de suffrages. Deux ans après, une grande partie de ces électeurs a eu le temps de déchanter, face à l’amateurisme, la gabegie, la mauvaise gouvernance ainsi que biens d’autres maux.
Autrement dit, en ce moment, 55.000.000 de congolais attendent impatiemment un message d’espoir, de changement.
Est-il concevable que ni Tshisekedi, ni Bemba n’envisage un point de presse avec les journalistes congolais en Belgique ?
Certes, il nous revient que l’un et l’autre sont souvent là pour des raisons disons…privées !
Hélas, la vie privée d’un homme public est publique. Le peuple a droit à l’information. Ce n’est qu’ainsi qu’il peut s’exprimer valablement lors des scrutins. Autant le pouvoir en place musèle la presse, autant les leaders de l’opposition doivent compenser ce sevrage par une communication pointue.
Cheik FITA
Bruxelles, le 18 mai 2008