Le MLC Benelux a fêté les dix ans du parti le samedi 04 octobre 2008 en
soirée à l’hôtel Président de Bruxelles. La cérémonie a été marqué par trois moments forts : la prêche du pasteur Jean-Paul appelant les Congolais à se conformer aux principes, le discours
de docteur Mbungani représentant du MLC au Benelux et enfin un cocktail offert aux invités.
L’ombre de Jean-Pierre Bemba a néanmoins plané quand on sait que c’est lui qui avait créé le mouvement alors qu’aujourd’hui, il est privé de
liberté non pas pour des problèmes du Congo, mais pour ceux d’un pays voisin.
Ci-dessous le discours prononcé par le représentant Benelux du MLC
Cheik FITA
07 octobre 2008 




Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
En ce jour mémorable pour le Mouvement de libération du Congo, permettez-moi, avant toute chose de vous adresser, nos plus sincères remerciements pour cette marque de sympathie témoignée à
l’égard de notre parti, en rehaussant de votre présence cette journée de commémoration de son dixième anniversaire.
En synergie avec les festivités organisées à Kinshasa au cours de cette semaine, dans le cadre historique de la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN), la représentation du M.L.C Benelux a tenu
à partager, dans le cadre plus restreint de l'hôtel Président à Bruxelles, avec vous chers invités la célébration de ce moment marquant dans l’évolution de notre parti.
30 septembre 1998- 30 septembre 2008, voilà dix ans (10 ans) jour pour jour, qu’un groupe de patriotes provenant de toutes les provinces et couches sociales de la
RDC, a décidé de créer un groupe politico-militaire, le Mouvement de Libération du Congo, MLC dont l’objectif principal était de mettre un terme aux velléités autocratiques et dictatoriales d’un
pouvoir aux mains d’un conglomérat de politiciens surgis de toute part, qui venait de s’installer dans le pays depuis le 17 mai 1997.
Le désir de liberté était si fort en eux, tant et bien qu’ils se sont résolus, à travers ce mouvement, d’aller à la conquête des libertés individuelles et
collectives perdues.
L’originalité et l’audace, les ont conduits à adopter ainsi le mode opératoire le plus radical, à savoir, la lutte armée. Aucune autre alternative n’était possible
que ce choix douloureux opéré en réponse aux sollicitations silencieuses de la majorité de nos compatriotes et leur refus de voir s’installer une fois de plus, dans notre pays, un régime
dictatorial et totalitaire.
A l’aube du 21ème siècle, face aux défis de la mondialisation et de la globalisation, il nous a semblé à nous membres du MLC que, le peuple congolais à l’instar d’autres peuples d’Afrique et du
monde, était en droit d’aspirer à un peu de bonheur, plus de liberté et un développement durable. Le MLC s’est donc fait fort d’aller jusqu’au bout de la lutte ainsi engagée, afin de pouvoir un
jour traduire dans les faits les aspirations profondes de notre peuple ; aspirations de voir créer les bases d’une réelle démocratie au Congo et l’instauration d’un état de droit,
caractéristique de tout système démocratique.
Pou rappel, l'état de droit est défini comme le système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit par opposition au
système de monarchie absolue de droit divin et autre dictature caractérisée par les affirmations d'une autre époque “ L'état c’est moi”
Selon la doctrine traditionnelle, l'instauration d’un état de droit suppose la réunion des trois éléments.
1° le respect de la hiérarchie des normes
2° l’égalité des citoyens
3° indépendance de la justice
1° le respect de la hierarchie des normes
un Etat dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte
que sa puissance s’en trouve limitée. Dans ce modèle, chaque règle tire sa validité de sa conformité aux règles supérieures
Cet ordonnancement juridique s'impose à l'ensemble des personnes
juridiques. L'État, pas plus
qu'un particulier, ne peut ainsi méconnaître le principe de légalité.
2° l’égalité des citoyens
L'égalité des sujets de droit constitue la deuxième condition de l'existence d'un État de droit. Celui-ci implique en effet que tout individu, toute organisation, en ce compris l’Etat dot de la personnalité juridique, puissent contester
l'application d'une norme juridique, dès lors que celle-ci n'est pas conforme à une norme supérieure. Dans ce cadre, le rôle des juridictions est primordial et leur indépendance est une nécessité
incontournable. Ce qui nous amène au troisième élément constitutif de l’Etat de droit
3° indépendance de la justice
Enfin, le principe de l'État de droit suppose l'existence de juridictions indépendantes, compétentes pour trancher
les conflits entre les différentes personnes juridiques en appliquant à la fois les deux principes de légalité d’égalité rappelé ci-haut. Un tel modèle implique l'existence d'une
séparation des pouvoirs et d'une justice indépendante. En effet, la Justice faisant
partie de l'État, seule son indépendance à l'égard des pouvoirs législatif
et exécutif est en mesure de garantir son impartialité
dans l'application des normes de droit.
Mesdames et Messieurs,
Laisser respirer la démocratie naissante dans notre pays au rythme des élections, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution, est pour nous un
impératif et, le MLC n’entend pas transiger en cette matière.
A cet égard, l’'année 2007 a été un moment historique pour notre pays. Une première depuis plus de 40 ans ! avec la mise sur pied d’un premier
gouvernement issu des urnes.
L'événement aurait pu être une grande fête, pour son engagement qui s’annonçait comme l'aboutissement de plusieurs luttes en faveur de la liberté
de notre peuple. Et, Dieu seul sait combien ce peuple en a payé un lourd tribut! C'était le moment où la Nation pouvait rendre un hommage mérité à nos nombreux martyrs tombés pour l’avènement de
la liberté et la démocratie dans notre pays.
Hélas! C'était sans compter avec certains réflexes, qui ont brutalement jeté le pays sur les chemins incertains de la violence irresponsable. Violence que nous
n'avons cessé, et que nous continuerons de désapprouver, parce qu'elle jette un discrédit total sur notre pays, son peuple et ses dirigeants. Ce qui aurait dû être une fête a été ainsi
transformée, par les caprices des uns, en deuil pour la patrie. La sagesse et le sens de l'État auraient pu épargner à la Nation ce lot de désolations supplémentaires, qui a piégé nos concitoyens
dans leur conviction légitime de s'être engagés dans un État de droit démocratique.
Ceux qui dirigent actuellement notre État, auraient pu se doter des possibilités de créer, par la coalition des intelligences, la magie de la Nation congolaise, un
rendez-vous pour la mise en place d'un État de droit démocratique; à savoir cet état qui protège et qui rassure. Cet État fort, de par son autorité, exercée dans le respect des formes prescrites
par la loi où règnent la paix, la sécurité publique et une justice indépendante, garante de l'exercice de nos libertés. Cet État doté d'une armée et d'une police au service de la République et
non des intérêts partisans. Cet État fort au service de la force de la loi, capable de renforcer l'autorité de l'État à travers la force des Institutions et non pas à accroître la force des
individus au sein des Institutions faibles.
Mesdames et Messieurs,
Que constatons nous ?
La violence continue de frapper inutilement et aveuglement notre peuple à l'Est. Le cœur du pays s'est encore mis à battre au rythme de
l'instabilité, voulue et entretenue par certains acteurs politiques. Nous voyons tomber les manifestants de Bundu dia Kongo, des journalistes assassinés, des parlementaires tués lâchement, des
hommes politiques enlevés, séquestrés et menacés ouvertement, des populations civiles exécutées lors des affrontements de mars 2007 à Kinshasa.
La RDC n’a plus de gouvernement au moment même où notre pays est confronté, sur les fronts économique et social à des enjeux importants à gérer et à une guerre
injuste avec son cortège de drames humanitaires, qui ne peut aucunement laisser indifférents. Des morts inutiles se comptent parmi nos soldats et nos populations, des femmes et jeunes filles
violées, des milliers de déplacés sont en déshérence, quasiment livrés à eux-mêmes. Tel est le bilan macabre qui nous est offert par l’incurie et l’incapacité du pouvoir en place.
Le MLC a fustigé maintes fois et réclamé une solution politique et diplomatique à la problématique qui se pose à l’Est. Une telle solution passe nécessairement par
la clarification des rapports entre notre gouvernement et les FDLR. Il s’agit dans notre esprit de vider, une bonne fois pour toute, le prétexte à partir duquel des pays voisins s’autorisent une
ingérence dans nos affaires intérieures.
Et que dire des nombreuses sonnettes d’alarme que l’opposition n’avait cessé de tirer face à la megestion répétée de l'État.
Elles ont été sans aucun effet sur un régime qui pensait pouvoir régner par défi, mais qui a été finalement contraint d’avouer tardivement son échec.
Mesdames et Messieurs,
Quel avenir pour le Congo ?
Les contrats mal négociés aux clauses léonines avec des investisseurs privés étrangers qui compromettent gravement les intérêts de la RDC pour plusieurs décennies
vont-ils enfin être renégociés ? La problématique de la double nationalité suspendue par un moratoire de trois mois, va-t-elle enfin pouvoir faire l’objet d’un débat parlementaire ? La
question délicate de la délimitation des frontières du territoire national fera t –elle l’objet d’une discussion transparente au niveau des institutions. Et que dire encore du redressement du
niveau de vie du citoyen, du problème récurrent de l’insécurité, de celui d’une justice équitable et indépendante et j’en passe….
Sur toutes ces questions comme sur d’autres, le MLC réitère son engagement à demeurer vigilant afin de défendre et de promouvoir les intérêts vitaux de notre peuple
et de notre patrie
De ce point de vue, le questionnement du peuple congolais et de l’opposition se résume à savoir si l’actuelle majorité est capable de redonner la
dignité au peuple congolais, par un projet mobilisateur et rassembleur contre l'exclusion de toute sorte. Le M.L.C, première force politique de l’opposition en RDC répond à cette aspiration
profonde du peuple congolais d'aller à la reconquête de son pays et de laver l'humiliation qui lui est infligée.
L’opposition constitutionnelle avec le MLC en tête de liste, est l'alternative du peuple congolais pour dire NON: - Non à la poursuite de notre
déchéance en tant que peuple; - Non à l'appauvrissement moral et matériel de notre pays; - Non à la régression démocratique vers une société où règne un leadership faible et
despotique.
Mais l'opposition constitutionnelle c'est aussi, et heureusement, l'alternative du peuple congolais pour dire OUI: - Oui au redressement moral et matériel de notre
pays, dans une société fondée sur la crainte de Dieu et l'amour du prochain; - Oui à une société déterminée à reconquérir sa souveraineté et sa dignité; -Oui à une société plus juste et solidaire
où le dialogue par la force des idées prime sur la force brute, et où, au demeurant, la force de la loi s'impose à tous.
Le temps des intimidations, des mensonges, de la manipulation, de la diabolisation, de la corruption, de la concussion et des achats des consciences est
définitivement révolu. N'y cédez point! Votre avenir en dépend! Le rôle de l’opposition constitutionnelle est celui d’être le contre poids au gouvernement pour préserver l’intérêt majeur de notre
peuple.
Soyons maîtres de notre devenir; faisons-en une destinée voulue, dépassant ce destin auquel on voudrait nous contraindre.
Et pour paraphraser ce qui précède, je citerait St Mathieu
" C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les mets en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le
roc ;
la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée
sur le roc.
Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les mets pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ;
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande"
Mathieu 7,23-27
Mesdames, Messieurs,
Je reste convaincu qu'il n'aurait pas été possible d'obtenir le lancement de la démocratie en RDC n'eut été la mobilisation de la population, la vigilance des
partis politiques, de la société civile, des Églises ainsi que le refus de la compromission.
En conquérant, de haute lutte, le peuple a préservé l'essentiel, en se donnant un temps de réflexion et d'observation pour pouvoir trancher, une fois pour toutes,
prenant date cette fois-ci d'être plus vigilant contre les corruptions, la mauvaise gouvernance, les injustices et les arrestations sans motifs.
Par cette maturité politique, notre peuple démontre à la face du monde qu'il est mûr, pour pouvoir accepter ou pas son propre devenir. Si nous avons été capables de
vaincre la peur, de ne pas céder à la provocation, de résister et de dire non à la force brute, nous sommes aussi en mesure de déjouer le destin que certains voudraient nous imposer.
Mesdames, Messieurs,
La vigilance dont nous faisons état se définit en ces différents points: Il s'agit notamment de :
1. marquer la volonté de rupture avec les antivaleurs dénoncées depuis des décennies et, qui ont malheureusement resurgi après la chute de la deuxième
république
2. rassembler la Nation congolaise autour des valeurs de paix, de justice sociale, de cohésion nationale et de concorde intérieure, pour la reconquête et la défense
de notre souveraineté nationale, tout en promouvant le bon voisinage;
3. consolider l'unité nationale autour d'un projet politique qui libère réellement le congolais, le plaçant au devant de ses responsabilités et restaurant la
dignité de notre peuple;
4. donner un contenu au changement, en vue de provoquer le ralliement de toutes les forces sociales et politiques, à travers un gouvernement responsable, en mettant
en œuvre par un dialogue sincère et franc, un programme qui réponde aux aspirations de la majorité du peuple congolais.
Mesdames, Messieurs,
Le M.L.C ne peux que déplorer l’énorme vide créé par l’absence physique de son Président national et Sénateur, l'honorable Jean-Pierre Bemba Gombo, retenu à la Haye
dans les circonstances connues de tous.
Nous savons tous combien, il aurait souhaité de toutes ses forces être présent en ce jour mémorable et savourer, au milieu des militants, les 10 ans du MLC, cet
enfant né de son initiative, de sa vision et à qui il manque tant.
Président Bemba BANA CONGO MOBIMBA BAZOKOLELA YO
Mesdames, Messieurs,
le soucis majeur de la lutte engrangée par Jean-Pièrre Bemba et relayée par l’opposition est de voir le Congo reprendre la place qui lui revient dans le concert des
nations.
Les générations futures retiendront que suite à la détermination de cet homme et de son leadership, à l’engagement de ses cadres politico-militaires, à la bravoure
de ses officiers et hommes de troupe, le MLC, mouvement politico-militaire a, dès sa création et ce jusqu’à sa transformation en parti politique le 5 avril 2003, joué aux cotés des autres
mouvements tant politico- militaires que de l’opposition, de Lusaka à Sun-City, un rôle essentiel sans lequel notre pays aurait sombré dans une dictature encore plus féroce que celle de la
2ièmeRépublique.
Puis, au moment de la transition, comme il s’y était engagé, le MLC a loyalement et avec compétence servie la Nation.
Bien de fois durant cette période, l’accord de Sun-City a failli voler en éclats. Chaque fois, la détermination de notre parti de privilégier l’intérêt général a
été parmi les facteurs qui ont sauvé le processus qui devait nous conduire aux élections générales. Au demeurant, si aujourd’hui la paix civile est préservée dans notre pays c’est aussi parce
que, en dépit des graves dérapages observés durant les élections de 2006, le MLC, qui en était la victime, en a malgré tout accepté les résultats.
Ce processus électoral n’est pas terminé. En effet, des élections municipales, communales et locales doivent encore être organisées. Telle a été la règle de jeu
convenue entre protagonistes congolais à Sun-City devant la communauté internationale. Nul n’a le droit d’y déroger unilatéralement. Il y va, chers compatriotes, de la stabilité des institutions
qu’avec peines et sacrifices nous avons ensemble mises en place. C’est pourquoi le MLC, dénonce avec la dernière énergie, la violation de l’esprit de l’engagement révélée par la dernière mise en
place de la petite territoriale.
Mesdames, Messieurs,
Dix ans dans la vie d’un parti politique, c’est à la fois peu et beaucoup. Nous pouvons nous réjouir, à juste titre, que le MLC entre ainsi dans le cercle fermé des rares partis politiques qui
ont franchi ce cap, certes non sans quelques turbulences, mais en ayant su préserver son unité et sa concorde interne. C’est cette unité et cette concorde autour de notre leader et de notre
Projet de Société qui seront le gage de notre aptitude à offrir à notre pays l’alternance crédible dont il a besoin.
Toutefois, même fort et déterminé le MLC ne saura porter seul un tel dessein. Il lui appartient de promouvoir également l’unité de l’ensemble de l’opposition dans le respect de sa diversité.
C’est dans cette logique, que le MLC entend présenter la candidature du Sénateur Jean-Pierre Bemba au poste de porte-parole de l’opposition, dès que les bureaux de l’assemblée Nationale et du
Sénat qui sont, en vertu de la loi, chargés d’organiser une assemblée élective à cet égard, voudront bien convoquer celle-ci.
Mesdames, Messieurs,
Donnons nous toutes les chances de la reconquête démocratique de notre propre souveraineté, à travers les futures échéances électorales qui s’offriront à
nous.
A présent, la Nation vous regarde ! Et l'histoire, ce juge incorruptible, qui fait son œuvre avec le temps, interrogera un jour, chacun d'entre les congolais, sur
ses responsabilités.
Notre ambition est de sceller une véritable réconciliation nationale.
Je voulais avant de terminer mon adresse, souhaiter à tous nos cadres et militants, une joyeuse fête du dixième anniversaire de notre cher parti.
Que vive la République démocratique du Congo
Que vive le M.L.C
Avec Dieu, nous vaincrons! Je vous remercie
MLC Benelux