Ceux qui ignorent leur valeur ont parfois des doutes pour afficher publiquement leur identité. En ce dernier jour de l’an 2008, la chorale congolaise Elikya de la paroisse Saint Roch de Bruxelles a fait une démonstration de ce que vaut la culture congolaise, et partant ce que vaut le Congolais, nonobstant certaines images négatives sur nous et sur notre pays, diffusées à dessein par certains médias occidentaux dont le parti-pris est évident.
Du 29 décembre 2008 au 2 janvier 2009, plus de quarante mille jeunes européens sont à Bruxelles pour participer aux rencontres des jeunes catholiques organisées annuellement par la communauté Taizé.
Dans la brochure-programme de 24 pages A5 distribuée aux participants, le mot « Congo » apparaît deux fois : à la page 4 et à la page 11. Et il y est dit ceci :
" Des chants du monde présentés par des chorales de communautés chrétiennes vivant à Bruxelles (Congo, Amérique latine, Roms). Brussels Expo, Palais 12. 14h45. "
Vous vous en doutez, d’innombrables manifestations sont prévues à tout aussi d’innombrables endroits.
Le mardi 30, la chorale Elikya chante durant trente minutes devant près de deux mille jeunes. Applaudissements.
Le mercredi 31, on remet les plats. La salle est moins remplie mais il y a là près de sept cents jeunes et quelques adultes bien sûr. Certains membres de la chorale sont absents ou empêchés et l’équipe n’est plus constituée que de huit personnes : messieurs Marcel Nzundu à la percu et au lead chant, André Bokolo à la direction artistique, Moreno Mayaka à la guitare et mesdames Françoise Eleki, Francine Nsuadi, Marie-Clavaire Makila, Anne-Marie Ndongosi comme chœur.
Dès les premières notes, applaudissements. Et au fur à mesure que les artistes se produiront, une grande effervescence sera perceptible dans la salle qui reprendra des moments, certains refrains en kikongo ou en lingala en battant des mains et en osant quelques mouvements corporels, tentant d’imiter pour cela les Congolaises et Congolais qui étaient devant eux.
Ainsi la fin de chaque chanson sera suivie d’applaudissements nourris.
A l’issue de la prestation ce sera l’ovation. Tout le monde début pour applaudir à tout rompre la chorale congolaise Elikya.
Le plus dur sera la séparation. Le public en redemandera. Plus entreprenant, un jeune irlandais demandera comme souvenir la tenue congolaise portée par André Bokolo et… l’obtiendra ! Suivra alors la ruée pour de prises de photos souvenirs avec ces artistes originaux, l’échange des adresses et certains voudraient même recevoir séance tenante un petit cours de percussion du tam-tam congolais.
Y avait-il meilleure façon de terminer l’année pour cette chorale congolaise?
Cela n’est-il pas un clin d’œil pour qu’en cette année 2009, chacun de nous use de son talent afin de porter haut notre grand label commun, le Congo ?
Bravo à la chorale Elikya, merci à la paroisse Saint Roch et à la communauté Taizé.
Cheik FITA
Bruxelles, le 1er janvier 2009