Quelques congolais ont fait un sit-in devant l’ambassade des Pays-Bas à Bruxelles, le jeudi 12 février 2009 après-midi. Motif : dénoncer le silence de ce pays face à l’évidence d’une justice internationale à deux vitesses, alors que les Pays-Bas abritent la cour pénale internationale.
Peu soucieux du fait qu’ils n’étaient que quatre, arrivés au 48, boulevard Herman-Debroux dans la commune d’Auderghem nos compatriotes déballent directement leur matériel : calicots, panneaux, écriteaux, photos des victimes de la guerre à l’Est du Congo.
Ils brandissent tout cela en direction de l’imposant immeuble, ainsi qu’en direction des passants.
Moins de dix minutes après, un véhicule de la police débarque. Puis un deuxième, un troisième et un quatrième. Nos compatriotes sont interpellés.
Contrôle d’identité pour tout le monde, Demande de l’autorisation de manifester. Alhongo un des initiateurs présente copie d’un fax qu’il a envoyé la veille au bourgmestre de la commune. La police fait savoir qu’il n’y a pas eu de réponse et qu’il faut vider les lieux. Discussions interminables. Presqu’un dialogue des sourds. Pour la police, pas de manifestation parce qu’il n’y a pas d’autorisation, pour les manifestants, le sit-in doit avoir lieu parce qu’ils en ont marre de cette prétendue justice internationale.
Preuve ? Jean-Pierre Bemba est sous les verrous aux Pays-Bas alors que des criminels patentés, responsables de millions de morts congolais, sont en liberté.
En même temps, la politique migratoire des Pays-Bas envers les congolais est aveugle à ce qui se passe au Congo expulsant à qui mieux-mieux les congolais vers un pays à peine respectueux des droits humains élémentaires.
Pour dénouer le problème, la police demande aux quatre manifestants de ne pas perturber la circulation des piétons des cyclistes et des voitures.
Dans l’entretemps, deux membres de l’ambassade des Pays-Bas sont descendus pour s’enquérir de la situation. Un véritable topo de la situation dramatique du Congo leur est dressé. Puis, un mémo remis.
Rassurée par le caractère pacifique de la manifestation, la police s’éloigne. Durant près d’une heure, nos manifestants restent ainsi devant l’ambassade des Pays-Bas.
C’est seulement quand ils sont convaincus d’avoir accompli leur mission de propagande pour une justice internationale plus juste qu’ils plieront enfin bagages et s’en retourneront d’où ils étaient venus.
Cheik FITA
Bruxelles, le 12 février 2009