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A la suite de notre lettre adressée à l'Abbé Malu-Malu, un compatriote vient de réagir avec le texte ci-dessous. Le titre est de l'auteur.
À la lecture des événements politiques depuis les dernières élections dites démocratiques en République démocratique du Congo, politologues et philosophes qui ont effectué des travaux de longue haleine en échafaudant les théories des sciences politiques se rendront compte qu’en un tour de main la politique congolaise peut remettre en cause toutes leurs hypothèses. On a vu pour la première fois, dans un régime présidentiel, un fils reprendre le poste de son père à la présidence. Le vide politique de l’époque aidant, cette bizarrerie n’avait pas suscité de contestation ou peu. L’exemple a été rapidement suivi au Togo. Il sera sans doute une référence dans les jours à venir dans d’autres pays africains. Encore un défi auquel les africains devront faire face. Nous laissons la tâche aux chercheurs de trouver un concept à ce mode de passation de pouvoir dans un régime présidentiel. Les plus curieux retiendront tout simplement que ce nouveau mode de dévolution du pouvoir est une hybridation du régime monarchique et du régime présidentiel. La fameuse formule de 1 + 4 a elle aussi mis en lumière une autre bizarrerie dans la pratique politique congolaise, et, ce n’est pas terminé.
Les congolais se préparent en effet à assister à une autre excentricité de leurs politiciens : la commission électorale indépendante congolaise semble se pérenniser et son président, le révérend abbé MALU-MALU, plus équitable que l’équité, prétend à un mandat à vie. Du coup, cette institution ad hoc devient une institution permanente, capable de légiférer au détriment du parlement, semble-t-il. C’est à y perdre son latin avec cette hérésie anticonstitutionnelle. Investi dans son poste et sûr de la pérennité de son mandat, le révérend a décidé en date du 27 mars de lancer l’opération de révision du fichier électoral en perspective des élections de 2011. Le non-dit de cette décision est sans l’ombre d’aucun doute « je suis le président à vie du CEI ». Le caractère aléatoire de la vie politique congolaise reste toujours au rendez-vous. Essayez de voir ce que stipule la constitution en son article 222 : Les institutions d’appui à la démocratie sont dissoutes de plein droit dès l’installation du nouveau Parlement. Néanmoins, la commission électorale indépendante n’était rien d’autre qu’une institution d’appui à la démocratie. À quoi joue donc notre révérend MALU-MALU ?
Le plus étonnant est que le moment a été savamment choisi. Les congolais embrouillés par l’invasion sans réaction de l’Angola, les tiraillements à l’assemblée nationale, la conclusion des accords secrets à l’Est du pays avec le CNDP,… semblent minimiser l’ampleur de cette décision et ses réalités cachées. Il est évident que la conséquence sera désastreuse pour la population congolaise qui ne fait, jusque là, que subir des coups bas. Dans cette manœuvre politique, nous soupçonnons le renforcement et le retour à un parti unique. La préparation d’une infiltration légitimée via les prochaines élections des intrus rwandais, burundais voire ougandais au sein des institutions du pays. Et à la longue, ces intrus seront les artisans de la déclaration d’indépendance des deux Kivu. Un plan que ne cessent de caresser ouvertement le chef de l’état ougandais et discrètement son homologue rwandais. Le premier, n’avait-il pas déclaré : « je soutiendrais l’indépendance du Kivu si Kinshasa l’accepte ». (cfr plan MUSEVENI sur AFRICATIME)
Il est grand temps de vous réveiller chers compatriotes. Ne vous laissez pas prendre à ces jeux politiciens qui bafouent la constitution, bien que celle-ci soit taillée sur mesure. L’ayant voté par référendum, on ne se doit à présent de la défendre. Nous vous exhortons à lutter sur terrain pour que le peu d’acquis de la démocratie puisse être sauvegardé. Il nous arrive parfois de nous demander : A-y-t-il une évolution ou une régression dans la mentalité des congolais ? Les congolais des années 50 qui ont conduit le pays à l’indépendance au prix de leur sang sont-ils, à ce point, différents de leur progéniture ? En dépit de la crise actuelle de leadership, nous demeurons optimiste.
Rappelez-vous au passage que les résultats du travail du révérend à la CEI restent, aux yeux de tous les congolais avertis, mitigés. Il y a eu, certes, les éloges de la plupart des politico-financiers occidentaux ayant contribué à la réalisation des élections, mais, auprès de la plupart des congolais voire des certains observateurs étrangers, MALU MALU n’a recueilli que des désaveux. Allez-vous encore faire confiance aux hommes en soutane ? Les conseillés rusés savent bien que les congolais croient généralement en Dieu et prêtent beaucoup confiance en ses serviteurs : prêtes, abbés, pasteurs, évangélistes, prophètes… Ces derniers constituent par contre pour lesdits conseillés des appâts capables de conquérir aveuglement la confiance de la population congolaise. Donc, une source prisée de recrutement des éléments capables d’endormir la population chaque fois que la conscience de la population se réveillera. Encore une fois de plus, réveillez-vous chers compatriotes et dites non à la reconduite de MALU-MALU à la tête de la commission électorale indépendante.
Les congolais n’ont pas la mémoire courte ; ils se rappellent encore de l’expérience controversée du cardinal MONSENGO, à l’époque monseigneur, à la tête de la conférence nationale souveraine. Pour les congolais de la diaspora belge, il est bon de rappeler la tentative de contre-manifestation menée en 2004 à Bruxelles par le pasteur Jean Paul MOKA alors que la manifestation à laquelle voulait s’opposer celui-ci n’avait comme principal mobile la réclamation des élections transparentes et d’une bonne gouvernance au pays. Nous sommes personnellement chrétien catholique, mais l’implication avec engagement des religieux dans la politique congolaise à l’instar des cas évoqués à l’instant est malheureuse. En revanche, la lutte menée par les religieux en général pour le bien être de notre pays force sans doute notre admiration et notre reconnaissance. MALU-MALU, nous vous invitons à être responsable. Regagnez s’il vous plait votre monastère. Sachez que vous n’avez pas servi le peuple congolais. Les congolais le savent.
Chers compatriotes restez prudents et accrochez vous à une lutte permanente et engagée pour libérer notre beau pays de tous ses bradeurs.
Shek MBUYI