Collège Elikya de Kinshasa
collège Boboto de Kinshasa
Au 30 juin 1960, le Congo ne comptait que quelques universitaires. Cela n’a pas empêché le pays d’accéder à l’indépendance.
Aujourd’hui, avec de milliers de diplômés du secondaire et de l’université, paradoxe, le pays navigue à vue, devenant même la risée du monde entier. C’est la galère.
Au 30 juin 1960, le nombre de Congolais vivant à l’étranger était insignifiant. Aujourd’hui, de centaines de milliers de Congolais ont élu domicile à l’étranger.
Parmi ces émigrés, des milliers de diplômés. Une « fuite des cerveaux » à grande échelle. Ces diplômés ont été formés au Congo dans de bonnes écoles qui à l’époque, n’avaient rien à envier aux écoles européennes.
Ces écoles alors pépinières de ce qui devrait être la crème de notre intelligentsia existent encore. Hélas, la plupart sont en délabrement. Les jeunes qui les fréquentent n’ont plus les mêmes conditions de travail : frais d’études à charge des parents sans ressources, enseignants sous-payés et parfois pas du tout payés, bibliothèques et ouvrages scolaires laissant à désirer ou même inexistants…
Qu’il l’aurait voulu, le pouvoir actuel de Kinshasa ne serait pas en mesure de redonner à nos écoles leur image d’antan. Le temps passant, c’est une génération sacrifiée, l’avenir de la Nation compromis.
Au lieu de rester les bras croisés et d’attendre on ne sait quelle hypothétique solution magique, des initiatives ne doivent-elles pas voir le jour au sein de différentes communautés congolaises vivant à l’étranger notamment ?
Il y a peu, les anciennes de l’institut Luishia au Katanga s’étaient insurgées contre un projet de démolition de leur ancienne école au profit des sociétés minières. (Voir notre article du 17 août 2007 « Sauver Luishia : le cri de cœur d’une ancienne contre le bradage minier au Congo. » Lien : http://cheikfitanews.over-blog.net/article-7039706.html
Nous avons assisté il y a quelques jours à Bruxelles, à l’assemblée générale des anciens du collège Saint Joseph/Elikya de Kinshasa. Cette association s’est fixée comme objectif de venir en aide au collège qui avait assuré la formation de chacun d’eux.
Il existe d’autres associations des anciens de…
Ces associations ne pourraient-elles pas devenir le point de départ d’une dynamique pour le soutien de notre enseignement ?
Tenez.
Chaque année dans chaque école, il entre des élèves surdoués qui sans moyens financiers abandonner les études à tout jamais. Pourquoi chaque association ne devrait-elle pas envisager la création d’une bourse d’études pour ce genre de cas ?
Nos écoles manquent de tout.
N’est-il pas envisageable de concevoir un jumelage entre nos écoles et des écoles d’Europe ou d’Amérique via les associations des anciens de… ? Cela ne faciliterait-il pas l’acquisition de manuels scolaires, de livres pour la bibliothèque, de matériels didactiques et pourquoi pas de fonds pour la rénovation des bâtiments ?
Passé ce niveau d’organisation, ne devrait-il pas y avoir un réseau de toutes les associations des anciens de… ? Cette synergie permettrait alors d’envisager un appui substantiel à notre système d’enseignement. Il y a urgence, la nation est en danger.
Nos journaux en ligne, nos réseaux de diffusion par Internet sont désormais des outils précieux pour cette dynamique. Ils n’attendent qu’à être mis à contribution.
Cheik FITA
Bruxelles, le 18 mai 2009