NOUVELLE GARE DE LIEGE GUILLEMINS cheikfitanews
Jeudi 30 juillet 2009 en soirée s’est tenu à l’auberge de jeunesse à Liège, un colloque autour du concept « Réfléchissons ensemble », concept lancé il y a un mois à Bruxelles par Charles Mwamba Kabwe Chicko Président du DPLC et Collins Musonda Kalusambo, vice-ministre congolais de la justice.
Pourquoi ce concept ?
Comment une rencontre entre un ministre du pouvoir de Kinshasa et la très exigeante communauté congolaise de Belgique a-t-elle été possible ?
Faut-il rencontrer un ministre du pouvoir de Kinshasa ?
Ne sommes-nous pas en présence d’un cheval de Troie ?
Est-ce le début d’une campagne électorale qui ne dit pas son nom ?
Il est 17h40 quand Teddy Boseko M’bela, président du colloque et président du centre d’action pour le développement du Congo ouvre la séance en circonscrivant les contours de la rencontre : le développement durable de la RD Congo. Comment ? Par qui ? A partir d’où ?
La parole est ensuite cédée à madame Amina qui assurera avec brio la police des débats du début à la fin vers 20h50, malgré certains moments où les esprits s’échaufferont avec comme tendance d’arracher la parole.
Premier orateur, Chicko Mwamba. Il s’appesantit sur le concept « réfléchissons ensemble ». C’est un mouvement de la société civile. Il évite l’exclusion, comme cela l’a souvent été dans notre pays avec comme exemple récente l’exclusion du processus électoral, des congolais vivant à l’étranger. Nous devons nous organiser, renforcer notre identité, cibler nos intérêts et les défendre, afin d’assurer le bien-être de la population, le plus vite possible par une culture d’ actions concrètes.
Deuxième oratrice, madame Mokeni Bibiane qui intervient sur le partenariat des femmes et des jeunes avec un accent sur une plaie de notre pays : le viol des femmes et des enfants aussi bien à l’Est de la RD Congo qu’à travers tout le pays : il faut un véritable plan Marchal pour éradiquer cela.
Troisième orateur, monsieur Collins Musonda Kalusambo. Il planche sur l’impact de l’investissement de la diaspora congolaise au développement durable de la RD Congo.
Suit alors un long débat ouvert par notre compatriote Eugène Mazinga. (voir vidéo). Tous les thèmes chauds de l’heure sont abordés : la gouvernance, le rapport de la FIDH, les quinze introuvables collaborateurs du Président, le phénomène Kuluna, la représentativité des femmes dans les institutions de notre pays, la négligence de la recherche par l’Etat, la taxe de 50 $ à l’aéroport de N’djili, taxe dont on aimerait connaître la destination et s’assurer de la bonne gestion, le risque que ce mouvement ne devienne une caisse de résonance du pouvoir de Kinshasa…
Quelles leçons tirer de ce colloque ?
S’il y en a qui en doutent encore, nous pouvons affirmer que les congolais vivant à l’étranger sont très attachés à leur mère patrie. Preuve, la détermination et l’intérêt manifesté à ce colloque par nos compatriotes de Liège, perceptibles dans différentes interventions. Pourquoi ? Parce qu’en filigrane, apparaît des possibilités de sortir du chaos.
La population congolaise n’a que trop souffert. Il y a une grande aspiration pour un changement en profondeur dans la gestion du pays.
Le concept « réfléchissons ensemble » est-il porteur ?
Oui, dans la mesure où l’échange entre congolais est inévitable, quelques soient les bords politiques.
Comment une rencontre entre un ministre du pouvoir de Kinshasa et la très exigeante communauté congolaise de Belgique a-t-elle été possible ?
Plusieurs personnes qui sont au pouvoir à Kinshasa ont milité dans la société civile. Ayant été représentant du mouvement « debout pour le Congo » à Kinshasa, Collins Musonda a gardé de bonnes relations avec ses anciens partenaires. Ce qui n’est pas toujours le cas pour beaucoup de politiciens qui, une fois promus, commencent par changer les numéros de téléphone et couper les ponts avec les ex-compagnons.
Faut-il rencontrer un ministre du pouvoir de Kinshasa ?
Oui, mais…
Oui, dans la mesure où de la rencontre des esprits jaillit davantage de lumière.
Mais… Parce que tous les animateurs du système actuel sont issus d’un processus vicié et plein de tricherie ainsi que de biens d’autres antivaleurs. Et bien nombre de ces animateurs sont guidés par des slogans du genre « c’est notre tour… » De voler ? De piller ? D’asservir la population ?
Mais…Car, un bon nombre de ces animateurs ne rêvent que de rester le plus longtemps aux affaires malgré leurs contre-performances, pourvu qu’ils en tirent profit…
D’où cette méfiance toute naturelle des congolais vivant à l’étranger vis-à-vis des gens du pouvoir.
Mais… Parce qu’un homme politique ne peut s’offusquer d’une éventuelle récupération politicienne par son camp.
Aux initiateurs de pareilles rencontres d’être prudents, aux participants d’être vigilants.
Ne sommes-nous pas en présence d’un cheval de Troie du pouvoir de Kinshasa ?
Oui. Volontairement ou pas. Dans tous les cas, même indirectement, c’est une visibilité pour le pouvoir de Kinshasa.
Est-ce le début d’une campagne électorale qui ne dit pas son nom ?
Oui. Les animateurs actuels des institutions congolaises ont déjà consommé plus de la moitié du mandat. Des échéances électorales sont bientôt en vue. Alors…
Aux forces du changement de se réveiller et de se mettre en ordre de bataille. Les élections finiront par avoir lieu. C’est maintenant qu’elles se préparent. Il serait bien malheureux de continuer la somnolence, de se réveiller trop tard pour commencer à crier après et mener des combats d’arrière garde.
Tout est possible en 2011 : une alternance ou une reconduction du système actuel. Comme pour les élections de 2006, nous avions donné l’alarme des années avant, au moment où tous les scénarii étaient possibles… Comme maintenant !
Petit bémol néanmoins, la manifestation prévue pour 15 heures a commencé bien tard. L’heure dite « congolaise » devrait être combattue et par les organisateurs, et par le public.
L’utilisation des téléphones portables dont les sonneries les une plus surprenantes que les autres perturbaient régulièrement les échanges.
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Cheik FITA
Bruxelles, le 31 juillet 2009