15 heures 30, 3 janvier 2010, premier dimanche du mois et de l’année, la communauté congolaise de Belgique ainsi que les amis du Congo se sont retrouvés en l’église Saint Joseph d’Anderlecht pour une triple raison:
- Commémoration de la fête de l’épiphanie,
- Lancement en Belgique des activités des cinquante ans d’indépendance de notre pays,
- Commémoration de l’anniversaire des martyrs du 4 janvier.martyrs de l'indépendance.
Initiateurs : le groupe épiphanie, association des prêtres Congolais de Belgique ainsi que la plate-forme d’organisation des 50 ans de notre indépendance en Belgique.
Tant sur Bruxelles, que sur plusieurs villes européennes, il fait froid, des températures négatives, de la neige, du verglas avec risque de chute à tout moment et pour tout le monde, ou de sortie de route pour les conducteurs.
Malgré cela, ils seront plus de trois cents à répondre à l’invitation du jour, venant de différents coins de la Belgique ou d’ailleurs, de passage à Bruxelles.
À l’heure officielle de début du culte, la trentaine de prêtres qui doivent concélébrer la messe sont là, déjà en tenue de messe à l‘entrée, accueillant et saluant tous ceux qui arrivent progressivement. Quinze minutes après quand le culte commence sous la présidence de l’abbé Dénis, au mois cent cinquante personnes sont déjà dans l'église. La chorale congolaise invitée ayant déjà commencé à chanter bien avant.
Des représentants des partis politiques sont visibles: UDPS, FONUS, UREC, CONGO-PAX… sans compter bien sûr les présidents de plusieurs associations de la société civile congolaise de Belgique.
Le temps fort de cette manifestation sera l’homélie poignante de l’abbé Faustin Kwakwa.
Extraits :
« …Ces martyrs de l’indépendance ont voulu se libérer du joug colonial, ont voulu se libérer de tout ce qu’ils subissaient comme honte, de tout ce qu’ils subissaient comme manque de liberté pour pouvoir donner à l‘homme congolais la liberté... Qu'il soit respecté: le sens de la dignité humaine, qu’il puisse s’inscrire sur un nouveau chemin, de bien être du point de vue social, économique, politique… Oui, ils se sont montrés vaillants martyrs de l’indépendance qui ont souffert, qui ont donné de leur sang pour que cette liberté advienne. Je voudrais vous inviter, non pas à garder une minute de silence en leur mémoire, mais plutôt à nous lever et à applaudir pour ces vaillants martyrs de l’indépendance.
« … Oui, à quoi bon de nous rappeler ce qu’ils ont fait, à quoi bon de célébrer cet événement, si ce pourquoi ils sont morts, si ce pourquoi ils ont donné leur sang n’atteint pas son accomplissement.
« …Ils sont morts pour un Congo juste, prospère, libre…
« … Qu’avons-nous fait de notre Congo?
« … Bien aimés dans le Seigneur… , En vous Dieu a mis l’intelligence, en vous Dieu a mis la force, en vous Dieu a mis le courage et ainsi de suite. Comment n’arrivons-nous pas à utiliser cela? Nous entendons encore « Nzambe akosala. »
« … J’entends encore dire: « Tout pouvoir vient de Dieu… »
« … L’église ne peut pas être neutre, l’église est située, l’église est du côté de l’évangile, l’évangile est du côté de la vérité, et la vérité est du côté des pauvres, des laissés-pour compte, des exploités, et on doit prendre en main cette responsabilité.
« … Posons-nous la question chers frères: nous nous engageons à fêter le cinquantenaire de l’indépendance, posons la question, où est le Congo par rapport à cet idéal de justice, de paix, de prospérité, de liberté et du bien être?
S’étant référé sans avoir le texte en main, au discours de Lumumba, prononcé le 30 juin 1960 devant Baudouin 1er
Roi des Belges d’alors, l’abbé Faustin Kwakwa complétera son homélie par la lecture d’un extrait de ce discours, grâce à un ouvrage lui remis séance tenante par Docteur François Tshipamba Mpuila,
Représentant de l’UDPS au Belux.
Des lectures saintes ainsi que de l’homélie du jour, nous retiendrons ceci :
1. Il n’y a pas de contradiction entre l’évangile, la vie de prêtre et le combat pour la justice et la vérité. Bien au contraire.
2. Et par ricochet, apparaît l’évidence pour chaque congolaise et chaque Congolais d’exercer sa profession certes, mais aussi de s ’engager pour le combat politique, politique entendu au sens de la bonne marche de la cité, de l’Etat, de notre pays, le Congo, pour l’émergence de valeurs et donc le combat sans pitié contre les antivaleurs.
Le drapeau de la RD Congo affiché dès le début du culte ainsi que l’hymne national entonné à la fin ont réveillé dans l’esprit de la plupart des participants un grand sentiment patriotique avec nous l’espérons, la possibilité que chacun de nous s’engage résolument en cette année du cinquantenaire pour la vraie indépendance de notre pays, il est plus que temps de mettre fin à la risée dont notre pays et nous-mêmes sommes l’objet.
Cheik FITA
Bruxelles, le 4 janvier 2010
Pour visionner un extrait de l'homélie de l'abbé Faustin Kwakwa, cliquer ici :
http://www.dailymotion.com/video/xbqjsv_extrait-discours-de-lumumba-par-abb_news