Cheik FITA et Jean-Claude Williame (photo caceac)
(photo culturek.net)
Ce mardi 27 mars 2007 au CGRI (commissariat général belge aux relations internationales) a été présenté au public le livre LES « FAISEURS DE PAIX » AU CONGO de Jean-Claude Willame, professeur émérite de l’Université catholique de Louvain et membre de l’équipe de coordination « Afrique centrale » d’Amnesty International.
Le public, une centaine de personnes, belges en majorité.
Edité par le GRIP (groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité), ce livre de 217 pages a comme sous-titre « Gestion d’une crise internationale dans un Etat sous tutelle » et comprend trois parties :
I. Deux accords de paix et leurs parrains
II. Les défis de la paix
III. Les paris de la paix
Il se termine par une conclusion : « une paix incertaine » et une postface sur le tout nouveau gouvernement éléphantesque de monsieur Antoine Gizenga.
Voici la toute dernière phrase du livre : « … lors de son investiture au début de mars 2007, le nouveau gouvernement n’a pas explicitement inscrit la question de la "sécurité intérieure" parmi les cinq grands chantiers qu’il a ouverts »
Qui sont ces « faiseurs de paix » ? Ils sont à trois pour l’auteur. D’ailleurs la photo de deux d’entre eux illustre la page de couverture du livre.
Louis Michel, le tout nouveau ministre des affaires étrangères de Belgique en 1999 (libéral francophone) qui bataillera ferme pour mettre à l’agenda international la guerre au Congo.
Joseph Kabila dont l’auteur dit : « Aux Nations unies où il se trouvait quelques jours après son intronisation comme nouveau président de la RDC, Joseph Kabila tint un langage mesuré, tout au contraire de celui, belliqueux, de son père… Il parla… D’une "politique de dialogue et de réconciliation", de "règlement pacifique des différends", de l’engagement de son pays à collaborer étroitement avec l’ONU » (p. 41)
Enfin l’ONU. « C’est à pas très comptés que le « faiseur de paix » qu’était obligatoirement l’ONU est entrée dans le dossier de l’Afrique des Grands Lacs. Le garant de la sécurité internationale a d’abord eu le réflexe de sous-traiter la crise à des organisations régionales –la SADC et l’Union africaine- sans jamais leur en donner les moyens » (p. 61)
C’est triste de le dire, le Congo vient de totaliser dix ans de non-paix avec à la clé des millions de morts et des déplacés, des viols. Notre malheur ? Nos richesses qui suscitent les convoitises étrangères. Même la fameuse « reconstruction » qui est dans la bouche et des dirigeants du Congo et des partenaires étrangers n’est-elle pas le prolongement de cette convoitise ?
Dans son livre, l’auteur ne manque pas de donner beaucoup de détails sur ces dessous de carte que sont les intérêts tirés du Congo par différents protagonistes.
Les trois « faiseurs de paix » ont-ils brillamment accompli leur mission ? Sont-ils restés fidèles à leurs engagements du début sans s’égarer dans d’autres considérations? La lecture du livre permettra à chacun de se faire une opinion.
Avec les incidents de Kinshasa le 22 et le 23 mars dernier, les guillemets dans le titre du livre ne manqueront pas d’intriguer plus d’un. Est-ce seulement parce que c’est la traduction du mot anglais « Peace Making »,ou comme l’a si bien souligné lors de l’échange de vues, madame Kalimbiriro, une belge d’origine congolaise : « Faiseurs de paix », une ironie ?
Contacts utiles :
Tél. (0032)241 84 20
Cheik FITA
Bruxelles, le 28 mars 2007