C’est un véritable brûlot que Didier Ramazani, activiste bien connu sur la place de Bruxelles, a décidé de larguer dans tout Matonge-Bruxelles : cafés, alimentations, cybercafés.. Ainsi que dans les différentes institutions belges : parlement, ministères… Sans mettre les gants et en de termes parfois crus, l’auteur y dénonce l’hypocrisie et tous les travers du pouvoir belge à l’égard des congolais. Pour lui, « Le politicien belge méprise et discrimine le Congolais. » Pourquoi cette action jusqu’au-boutiste ?
Didier Ramazani est en Europe depuis plus de dix ans. Aujourd’hui il est sans-papier avec un ordre de quitter le territoire belge, attaché au cou. Dans un pays censé posséder une bonne administration comme la Belgique, est-il normal de trouver des sans-papiers après autant d’années de séjours ? Est-il concevable de percevoir une sorte d’acharnement contre les originaires d’un seul pays, à savoir le Congo ? N’y a-t-il pas une sorte de mot d’ordre tacite « mpo na konyonga bana mboka ? » Si beaucoup sont restés jusqu’ici silencieux, Didier Ramazani a décidé de botter la fourmilière. « EBEBA ! »
Didier Ramazani a été de toutes les frondes contre le pouvoir de Kinshasa. A lui seul, il a distribué au moins autant de tracts, si pas plus, que l’ensemble de tous les activistes congolais réunis. Mais la vie politique étant dynamique et les luttes de leadership normales, Didier Ramazani se retrouvera en marge de son mouvement, accusé d’avoir été acheté par les kabilistes. Info ? Intox ? Malentendu ? Coups fourrés ? Toujours est-il que l’office des étrangers a sauté sur l’occasion pour demander à Didier de quitter la Belgique. Pour sauver sa peau, Didier Ramazani a décidé de tirer dans le tas en visant les politiciens belges… Ses collègues de l’autre camp, quoi !
La Belgique officielle a beau tenir des propos mielleux vis-à-vis du Congo, dans les faits, la majeure partie des congolais en Belgique n’ont-ils pas une opinion vraiment piètre du politicien belge ? Discrimination à l’embauche, ségrégation dans le domaine du logement… Mais le plus criant, c’est l’accès des congolais au territoire belge, et la possibilité d’y séjourner. Le Congolais apparaît presque comme un paria dans certains services : tracasseries à la frontière, à l’office des étrangers, chemin tortueux pour l’obtention du visa à l’ambassade de Belgique au Congo…
Didier Ramazani a refusé d’être une victime consentante de tout ce bric-à-brac politico-juridico-administratif belge.
Contacté par téléphone hier soir, Didier Ramazani nous a assuré que son texte a été très bien accueilli dans la communauté congolaise. Le sentiment d’être vraiment méprisé par le politique belge est réel.
Les politiciens belges sont en devoir de clarifier rapidement leur politique vis-à-vis des congolais.
Avec ce que la Belgique a gagné au Congo durant des décennies, les Congolais méritent mieux en Belgique.
Que nous Congolais, comprenions aussi une bonne fois pour toutes que la division profite toujours à l'adversaire ! Pourquoi ne pas abandonner cette fâcheuse habitude de se tirer mutuellement dans le dos pour des broutilles?
Cheik FITA
Bruxelles, le 6 janvier 2008