Après une année d'un pouvoir "issu des urnes", le Congolais continue à broyer du noir. Pire, les provinces qui avaient permis la victoire du candidat de l'AMP ont été payé en monnaie de singe: Ils avaient donné massivement leurs voix pour obtenir la paix, c'est par la guerre, l'insécurité, les viols qu'on les a récompensé. Que pourraient-ils attendre de la conférence de Goma? La réponse de SIMA KIVU ci-dessous semble donner désormais une voie qu'il serait sage d'approfondir: "Si le poisson commence à pourrir par la tête", n'est-il pas sage dans notre situation, de changer la tête du pays? SIMA KIVU vient de franchir le pas en affirmant nous citons: "I"Il aurait été plus logique de la part de ces derniers (le President et le Premier Ministre)de remettre leur démission et de convoquer de nouvelles élections présidentielles et législatives"
ci-dessous la position de SIMA KIVU
Cheik FITA
Bruxelles, le 8 janvier 2008
POSITION DE SIMA KIVU FACE A LA CONFERENCE SUR LA PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DU SUD-KIVU
L'asbl SIMA-KIVU est une association de droit belge servant d’interface aux organisations de la Société civile du Kivu en République démocratique du Congo avec différents partenaires en Europe. A ce titre, nous voulons traduire ici l’opinion de nos membres concernant la "Conférence sur la paix, la sécurité et le développement" qui s’est ouverte ce 06 janvier 2008 à Goma, au Nord-Kivu.
Considérant toutes les souffrances endurées par les populations congolaises du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, SIMA KIVU a toujours encouragé toutes les initiatives sincères et démocratiques visant à mettre un terme aux guerres successives imposées à la République démocratique du Congo depuis 1996.
L'association SIMA-KIVU s'interroge néanmoins sur les motifs réels poursuivis par cette conférence de Goma qui n'est d’ailleurs pas la première. Tous les participants savent-ils pourquoi (quelles raisons) et pour quoi (quelle tâche) ils se trouvent à Goma ? Ne peut-on pas craindre qu'ils soient là pour avaliser, couvrir ou justifier des décisions impopulaires que les dirigeants congolais, poussés dans le dos par la "communauté internationale" n’ont pas eu le courage de céder à un système dont Laurent Nkundabatware ne constitue que la partie émergée?
En effet, le rôle joué par des pays tels que le Rwanda dans la déstabilisation du Congo menée par le CNDP, la présence des FDLR, des Interahamwe et autres ex-FAR dans l’Est du Congo, ainsi que l’activisme des multinationales minières et l’intervention des puissances étrangères démontrent suffisamment les dimensions nationale, régionale et internationale de la guerre et de l’insécurité au Kivu.
Qui imagine sérieusement que quelques centaines de Kivutiens réunis en conférence avec d’autres Congolais durant une dizaine de jours puissent "mettre fin à la guerre et à l’insécurité et résoudre la question du développement durable" au Nord-Kivu et au Sud-Kivu en négociant avec des groupes armés ayant refusé de s’impliquer dans le processus électoral et d’en reconnaître les résultats?
Le président Kabila et le Premier ministre Gizenga ont été élus sur la promesse de résoudre précisément ces problèmes. Ils ont reçu le mandat et tous les moyens de l’Etat pour y parvenir. En plus, ils sont aidés en cela par des institutions démocratiques telles que le Parlement, la justice, l’armée. Dès lors, la conférence de Goma, outre le fait qu’elle constitue un contournement des mécanismes constitutionnels, est un aveu déguisé d’impuissance du chef de l’Etat et du gouvernement de mettre fin à la guerre.
Pour l’asbl SIMA-KIVU, il aurait été plus logique de la part de ces derniers de remettre leur démission et de convoquer de nouvelles élections présidentielles et législatives, plutôt que d’organiser la complicité des populations du Nord et du Sud Kivu dans les concessions inacceptables qu’ils seront amenés à prendre à l’issue des assises de Goma.
Il est d’une extrême importance que les délégués à Goma prennent toute la mesure des enjeux de cette Conférence. Celle-ci risque fort de ressembler à Lusaka II, où la "communauté internationale", par Congolais interposés, imposera une solution biaisée à la paix, à savoir :
- une solution aux allures ethniques à un problème d’insurrection ;
- des négociations institutionnalisant la violence politique et l’impunité en lieu et place de la justice ;
- le retour au pouvoir de personnes ayant perdu les élections mais qui représentent les intérêts privés étrangers, au détriment de l’intérêt national.
Pour nous, il semble évident que la conférence de Goma constitue un pas supplémentaire dans l’affaiblissement de l’Etat congolais, et la réalisation de ce qui demeure l’objectif principal des promoteurs de la guerre de 1996 : l’implosion de la République démocratique du Congo et la création d’un Etat tampon à la frontière avec le Rwanda. Par conséquent, l’asbl SIMA-KIVU en appelle à la responsabilité de chacun des participants quant au caractère sacré de l’intangibilité des frontières et à l’unité nationale du Congo.
Fait à Bruxelles, le 06 janvier 2008
Pour l’asbl SIMA-KIVU,
Elie NKULWE, Président
Serge MUNANE, Secrétaire
SIMA KIVU asbl
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B - 1050 Bruxelles
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