Le feuilleton de la conférence de Goma sur la paix au Kivu ne cesse de s’enrichir. Après les prises de position de certaines communautés du Kivu, après la prise de position de la société civile, après Sima Kivu qui disqualifie l’équipe « issue des urnes », c’est au tour du parti MRM, mouvement pour la révolution des mentalités de proposer sa solution :
Kigali et Kinshasa s’accusent mutuellement de créer l’insécurité chez l’autre. Pourquoi les deux capitales ne se mettraient-elles pas d’accord pour ériger un mur à leur frontière commune ? Comme cela, les FDLR seraient coincés à tout jamais au Congo, et y mourir ainsi de vieillesse. De son côté, Kundabatware serait privé d’une base arrière.
Les participants à la conférence de Goma auront-ils le courage de saisir le taureau par les cornes, ou se contenteront-ils seulement des per diem ?
Ci-dessous, la déclaration du MRM, faite à partir de Bruxelles, à l'intention des participants à la conférence.
Cheik FITA
Bruxelles, le 8 janvier 2008
Message du Mouvement pour la Révolution des Mentalités aux participants à la conférence de paix sur le Kivu
LE CHANGEMENT POSITIF DES MENTALITES : CONDITION SINE QUA NON POUR UNE PAIX DURABLE DANS LE KIVU.
Nous profitons de l’occasion qu’offre la conférence pour la paix au Kivu pour faire cette exhortation aux populations martyrisées du Kivu: « N’ayez pas peur ! Car, les peuples opprimés finissent toujours par s’émanciper et faire tomber ceux qui les oppriment. Tout système corrompu trace la voie de son propre péril et aucun spectateur extérieur, en fut-il le géniteur, ne peut lui prêter secours au moment de sa déchéance. « N’ayez donc pas peur ! » Jean Paul II.
En ce moment où notre peuple se réunit en conférence en vue de chercher et trouver des solutions aux multiples problèmes récurrents qu’il subit impassiblement depuis plusieurs décennies, certains esprits finasses, toujours au service du mal, continuent de peaufiner des stratégies machiavéliques pour entretenir un climat de morosité, d’insécurité, lequel est propice à leurs affaires. Comme nous le savons, l’insécurité qui règne au Kivu depuis les années 1993 ou bien avant cette période, est la conséquence des bandes d’affaireux et des maffieux, de politiciens sans scrupule, des véritables valets de l’impérialisme occidental, au service duquel, ils oeuvrent pour la création dans notre pays, dans nos provinces du Kivu, des zones de non droit, afin de satisfaire les appétits insatiables de leurs suppôts, ces maîtres du Nord, pour qui la vie d’un congolais ne vaut rien face à leur détermination de gagner l’argent et cela à n’importe quel prix. Ce sont ces impérialistes, représentés dans les multinationales qui pullulent actuellement dans notre pays, qui sont à la base de notre malheur collectif. Ces ennemis de la paix ne peuvent en aucune manière souhaiter la stabilité du Kivu, du Congo, pourtant élément indispensable au décollage économique de notre pays, de nos régions du Kivu.
C’est dans cette optique que nous disons que la meilleure façon de résoudre une crise, un conflit, est de prime abord, d’actionner la compréhension et non pas de s’accrocher dans son désir de ne vouloir rien comprendre.
Les populations du Kivu, bouc émissaires de cette crise récurrente, victimes perpétuelles de cette boulimie de nos richesses, continuent de souffrir, alors que ceux qui tirent les ficelles se frottent les mains tant au Congo qu’en occident.
L’histoire de notre pays, du reste méconnue par les Congolais eux-mêmes, nous renseigne que notre pays est considéré comme une zone de libre échange, pour un certain nombre de pays occidentaux parmi lesquels nous pouvons citer la Belgique, la France, La Grande Bretagne, la Suède, les USA, l’Afrique du sud…
A ce titre, nous comprenons bien le rôle que ces pays jouent dans la déstabilisation de notre pays, avec, comme dit supra, la complicité des marionnettes congolaises, connus pour leur faiblesse d’esprit face aux biens matériels. Nul n’ignore les études qui sont diligentées par certaines puissances en vue de scinder notre pays, sous le fallacieux prétexte d’assurer son développement, et qui sont menées par des congolais. Quel cynisme ?
Ainsi il y a lieu, que nous nous posions des vraies questions.
- Quelle est l’origine réelle de la crise du Kivu ?
- Elle date de quelle époque ?
- Combien d’initiatives de paix ont vu le jour depuis ces crises récurrentes ?
- Qu’est ce qui est à la base des échecs enregistrés?
- Quelle est notre part de responsabilité en tant que congolais ?
- A qui profitent ces crises ?
- Quelle thérapeutique appliquer ?
Selon le MRM notre parti politique, fort de la connaissance que nous avons de cette crise, et au regard de son évolution toujours dégradante, nous estimons qu’il y a lieu de conditionner les solutions éventuelles à ces paramètres liés au changement positif des mentalités :
- en luttant contre l’hypocrisie de tous les acteurs de la crise.
- en luttant contre l’esprit de vengeance à tout prix
- en cultivant la tolérance de la différence
- en recherchant la compréhension des causes de la crise.
- En prenant le courage de se dire toutes les vérités, même celles qui fâchent.
Le MRM, notre parti pense que l’engouement autour de cette conférence a pour objectif principal, le blocage de toute possibilité d’aboutir à une résolution qui satisfasse tout le monde. Actuellement et en prévision de cette conférence, les enveloppes circulent entre les corrupteurs professionnels et les corrompus de grands chemins pour la cause de l’étranger (Rwanda) qui a compris que devant l’argent, le Congolais est prêt à tuer son père ou sa mère.
Dans le contexte de cette conférence, craignant pour leur sécurité, nous pensons que beaucoup vont caresser la bête dans le sens du poil, au point d’occulter la vérité. Dès lors, il sera difficile d’aboutir à une solution durable.
En guise de conclusion, le MRM pense que les acteurs visibles et invisibles dans la crise sans fin que nous connaissons dans le Kivu, savent ce qu’ils font. C’est de la poudre aux yeux que de croire que la conférence très motivée qui se tient, sera le cadre où les rwandais viendront déposer les armes et ainsi mettre un terme à leur velléité expansionniste. Il sera difficile de croire, que le Rwanda va ouvrir ses frontières après la conférence pour accueillir les FDLR, les Interahamwes, sachant que cette situation de trouble favorise le développement exponentiel actuel du Rwanda.
Les groupes armés qui terrorisent la population dans cette partie du pays doivent être mis hors d’état de nuire. Oui, ceci peut apparaître comme des vœux pieux, dans la mesure ou nous n’avons pas une armée capable de sécuriser toute la population.
Il n’y a aucun groupe actuellement qui peut faire semblant de lutter pour libérer le peuple congolais. Un adage ne dit il pas que tous les oignons du monde ont la même odeur ? A chacun de méditer et de réagir.
C’est dans cette optique que le MRM, fidèle à sa vision politique, lance cet appel à tout le monde.
« Le peuple du Kivu souffre depuis très longtemps. Mais cette souffrance ne doit pas susciter la peur de s’engager dans le combat de reconquérir le pays. Les violences des guerres, les tueries de tous ces temps, ont à coup sûr réussi à installer la peur dans les esprits de beaucoup de congolais et de certains Kivutiens en particulier. On pourrait se dire qu’un régime despote comme le nôtre, si bien soutenu, ne peut être destitué, surtout que les alliances nordistes dont il bénéficie au sein des forces régionales, largement représentées avec des ethnies vivant à cheval entre les deux frontières, lui accordent une base apparemment inébranlable. Et pourtant il y a lieu de ne pas craindre, car la force qui pourrait le faire tomber n’est pas forcement militaire.
Pour procurer à nos concitoyens la paix durable, certaines mesures peuvent courageusement être évoquées. Cela grâce :
- à la prise de conscience collective,
- Au discernement vis-à-vis des certaines langues rusées de serpents au service du grand chef Lucifer.
La guerre du Kivu avec Nkunda est une comédie de mauvais goût, dont les grands acteurs sont sur place à Kinshasa et à Kigali. C’est une trahison comme le Congo n’en a jamais connu. Nous devons débusquer tous ces pyromanes qui se font sapeurs pompiers et ainsi rétablir notre souveraineté. Dans la mesure où toutes ces mesures s’avéreraient impuissantes, la décision radicale, c’est d’ériger un mur entre le Congo et le Rwanda. Un mur, à la fois visible et mental.
De cette manière, justice sera rendue et le peuple vivra en paix.
Jean Pierre Samba Tele
Président National.