Albert II Roi des Belges a annoncé mercredi 3 juillet 2013 sa prochaine abdication au profit du Prince Philippe son fils.
C’est un grand événement pour la Belgique au point qu’il a été à la une de tous les médias du royaume.
L’histoire commune entre la Belgique et la RD Congo étant ce qu’elle est, nous avons recueilli les avis de quelques résidents en Belgique d’origine congolaise à commencer par Bertin Mampaka, sénateur.
Présent sur la scène politique belge depuis au moins vingt ans, Bertin Mampaka n’a pas été surpris par l’annonce. D’abord parce que la Belgique est en pleine mutations institutionnelles, ensuite parce que Philippe le futur Roi n’est pas un novice : Il a plus de cinquante ans, plus âgé que la plupart des ministres et des chefs de parti, ensuite, depuis des années, il a été formé pour ses futures charges de Chef de l’Etat.
D’Albert II, il dira : « Il n’a pas raté sa sortie. » Sous-entendu, en politique, il faut savoir quitter la scène à temps.
Quant à l’historien et écrivain Antoine Tshitungu, pour lui aussi, ce geste devrait inspirer plus d’un leader sur le continent africain.
« Le départ du Roi est un signe de noblesse. Dans nos pays subsahariens, les politiciens se cramponnent au pouvoir pour s’enrichir et enrichir leurs petites familles. Mais surtout, ils ont peur de partir par peur de rendre compte pour les différents actes arbitraires qu’ils auront posé durant leur passage au pouvoir. »
Un compatriote qui manifestait devant le Palais Royal a abondé dans le même sens :
« Quand on ne peut plus diriger, on doit partir. Pas seulement pour de raisons de santé, mais aussi quand on est intellectuellement incapable. » Sous-entendu bien sûr, ce qui se passe à la tête de la RD Congo.
Cette réflexion mérite d’être intériorisée par ceux qui se cramponnent au pouvoir en RD Congo :
« En Belgique, le Roi peut rester sur le trône jusqu’à sa mort. Mais il s’en va avant. En RD Congo, après deux mandats, le Président doit partir. Non seulement les tenants du pouvoir cherchent des subterfuges pour rester, mais bien avant, c’est par des bourrages d’urnes, de traficotages de résultats, des tripatouillages constitutionnels et l’usage des blindés qu’ils se maintiennent à la tête du pays. »
Bruxelles, le 4 juillet 2013
Cheik FITA