Les élections congolaises du 28 novembre 2011 ont débouché sur des résultats non crédibles. Le pouvoir sortant s’est cramponné par la fraude, l’asservissement de la commission électorale, la mise aux pas de la justice, la confiscation des médias publics, le musellement de la presse, l’utilisation des armes…
On assiste progressivement au pays à la mise en place d’institutions et d’animateurs issus de ce processus chahuté: Président, parlement, bureau du parlement, Premier ministre et bientôt gouvernement.
Pour quelle finalité?
Pour quel dividende pour le Congolais anonyme?
Pour quelle pérennité?
Ces institutions et animateurs se disent l’État.
L’état a le devoir d’assurer le bien-être du citoyen: alimentation, santé, transport, logement, éducation des enfants, emploi, accès à l’eau potable, au courant électrique, à différents bienfaits du progrès technique…
Pour avoir les moyens de sa politique, l’État doit être catalyseur d’une grande production de la richesse nationale grâce au travail du plus grand nombre.
Le travail ayant produit la richesse, le gouvernement collecte et gère cette richesse dans la plus grande orthodoxie et dans l‘intérêt de tous.
Cette bonne gestion, cette bonne gouvernance incitent ainsi autant les initiatives locales, les opérateurs économiques nationaux que les partenaires étrangers à investir davantage au pays grâce au climat de confiance existant.
Or, le système qui cherche à se maintenir est assis sur le faux et souffre d’une grande carence de crédibilité, à cause de ce qui est appelé politiquement manque de légitimité.
Comment alors une telle poignée d’individus aux commandes de différentes manettes de la machine étatique pourra-t-elle subvenir aux besoins urgents et immenses d’une population toute aussi immense qui refuse de s’impliquer par méfiance, ne se reconnaissant pas en ceux qui cherchent à régenter le devenir de tous?
Du fonds de leurs cœurs et en âme et conscience, toutes ces personnes qui acceptent de jouer un quelconque rôle dans cette mauvaise mise en scène d’une tragicomédie toute aussi mal écrite, tous ces piètres acteurs sont-ils conscients ou non de l’issue fatale du dénouement tragique qui transparaît déjà en filigranes?
Face à l’immensité de la tâche officiellement dévolue aux rôles dont ils se sont frauduleusement accaparés, ces animateurs qui entrent progressivement en scène, ne vont-ils pas sauter un à un comme des fusibles? Joseph Kabila, source de leur pseudo pouvoir étant la véritable cible de tous les mécontentements, de toutes les récriminations, au pays et à l’étranger ?
Cheik Fita
Bruxelles, le 19 avril 2012