L’UMP de Nicolas Sarkozy vient de boire la tasse aux élections régionales françaises de ce dimanche 21 mars 2010. Les estimations publiées peu après 20h00 ont donné :
54,3 % pour la gauche
Et 36,1% pour la droite.
23 régions pour la gauche, 3 pour l’UMP.
Une claque.
Pour Marine Le Pen au nom du FN, le front National qui a obtenu 8,7%, ce scrutin est un désaveu personnel de Mr Sarkozy, président de l’UMP et Président de la République »
Pourquoi l’UMP a-t-elle été désavouée ? Parce que l’électeur n’a pas trouvé son compte dans un certain nombre de domaines.
De l’avis même de monsieur Fillon Premier Ministre, s’exprimant à la télévision à 20h25 :
L’électeur a exprimé son inquiétude sur son mode de vie qui est menacé. Il faut des réformes, il faut préparer l’avenir. Il y a des défis à relever : la compétitivité dans la mondialisation, les retraites, le déficit…
Et… il assume.
Cinq minutes plus tard, Martine Aubry du parti socialiste annonce : Face à la crise qui dure, les français ont le souci que leur vie soit protégée et sont devant de problèmes cruciaux : l’avenir des jeunes, le désarroi des agriculteurs, le logement, l’accès à la santé, le transport, l’environnement.
Ce vote est le rejet d’une politique, d’une politique injuste, incapable de maintenir le pouvoir d’achat, les retraites, l’éducation nationale, les hôpitaux, les services publics, les artisans, les PME, les salaires, l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, la sécurité sociale.
Et Ségolène Royal d’enfoncer le clou :
« …Aujourd’hui c’est une sévère mise en demeure qui est faite au gouvernement de monsieur Nicolas Sarkozy…
« Tout recule, tout se précarise, et nous ne l’acceptons pas »
Quelle leçon pour notre pays la RD Congo?
2002, création de l’UMP, Union pour la Majorité Présidentielle,
2007, Nicolas Sarkozy candidat de l’UMP est élu président de la France.
Par un mimétisme peut-être opportuniste, avant les élections de 2006, nous avons en RD Congo, assisté à la création de l’AMP, Alliance pour la Majorité Présidentielle.
Et Joseph Kabila accède à la présidence de la RD Congo.
Depuis lors, et en France et en RD Congo la majorité présidentielle a pris les manettes de l‘Etat.
Au Congo, à l’arrivée de l’AMP au pouvoir, la population avait des problèmes et le nouveau pouvoir avait fait des promesses.
Aujourd’hui, un an avant nos élections à nous, y a-t-il eu avancée pour les salaires, la santé, les route, l’éduction, le pouvoir d’achat?
Les partis congolais de l’opposition peuvent-ils aussi dire à l’instar de Ségolène Royal « Tout recule, tout se précarise, et nous ne l’acceptons pas ». Mieux, si tous les indicateurs congolais sont au rouge, l’électorat congolais pourra-t-il sanctionner l’AMP de la même façon que son clone l’a été ? L’AMP est-elle consciente que ce mimétisme, voulu ou pas peut l’entrainer aussi vers la « mort » aux prochaines élections ?
Cheik FITA
Bruxelles, le 21 mars 2010