Etienne Tshisekedi, Président du parti politique congolais UDPS, et candidat à la présidentielle congolaise de 2011 a été reçu par la communauté congolaise de Belgique et des pays environnants pour un rencontre d’au revoir. C’était le samedi 9 juillet 2011 de 15h00 à 18h00, dans l’amphithéâtre Émile Janson de l’ULB, Université Libre de Bruxelles.
A la base de cette initiative, plusieurs organisations : L’UDPS Benelux, Tshisekedi for Président asbl, la DTP, Dynamique Tshisekedi Président, la nouvelle synergie d’organisations et personnalités de la communauté congolaise de l’étranger, avec l’appui de différents groupes de combattants de Belgique.
Quels ont été les moments clés de cette rencontre, et quelles leçons en tirer ?
C’est devant près de 1200 personnes que monsieur Étienne Tshisekedi s’est exprimé.
Avant l’arrivée du candidat Président, quelques communications ont lieu :
- L’aprodec avec une projection comparative des intentions de vote pour Joseph Kabila et Étienne Tshisekedi ; 2006 contre 2011.les déçus de Kabila, les abstentionnistes en 2006 et ceux qui avaient voté Bemba voteront Tshisekedi. Et la présence dans la course du troisième larron et ancien kabiliste qu’est de Kamerhe est plus nuisible à Kabila qu’à Tshisekedi. Conclusion pour Aprodec : Tshisekedi est le favori.
- La ligue des électeurs sur le profil de Tshisekedi qui va en parallèle avec les préoccupations des organisations des droits de l’Homme : qui dit mieux que l’instauration en RD Congo d’un état de droit ?
- Mocpadico, association ayant son siège en Hollande et François Londa de la société civile ont invité les Congolais à soutenir Tshisekedi pour une raison évidente : « Il est le père de la démocratie en RD Congo».
L’artiste musicien Boketshu a égayé le public durant sept minutes avec un play-back d’une de ses chansons patriotiques.
Quand monsieur Tshisekedi arrive par la rue Franklin Roosevelt, les honneurs lui sont rendus par un détachement militaire dirigé par le lieutenant Breveté Aimé. L’année dernière, le lieutenant Aimé avait fait la une des médias belges en arrêtant à mains nues au quartier Matonge de Bruxelles, un criminel armé originaire de l’Europe de l’Est.
Sous le regard attentif de la police belge, un service interne de sécurité très pointilleux dirige alors monsieur Tshisekedi vers la salle.
Quand le leader de l’UDPS entre dans l’amphithéâtre, c’est l’ovation sous le chant : « Nzambe aponi yo », Dieu t’a choisi. Grand combattant, les doigts en V, victoire, monsieur Tshisekedi salue l’assistance, les deux bras en l’air.
Le modérateur du jour, monsieur Nyembo vice-Président de l’UDPS Benelux fait défiler le programme : l’hymne national, une minute de silence en mémoire de Serge Lukusa Diyoka, membre de l’UDPS décédé à Kinshasa devant la CENI, suite à une action regrettable de la police.
Monsieur Tshisekedi demande s’il n’y a pas un pasteur dans la salle pour une prière. Un pasteur congolais venu du Canada monte sur le podium et récite une courte prière pour la manifestation du jour.
Monsieur Mbuyi représentant de l’UDPS Benelux prononce le premier discours. Il remercie l’assistance au nom du couple Tshisekedi. Il rappelle à l’assemblée les enjeux du moment.
Il déclare dans son speech : « Monsieur Tshisekedi est le candidat du peuple », de l’unité », de l’espoir.
Vient ensuite le docteur Loseke pour la DTP, « Dynamique Tshisekedi Président », dont voici un extrait du discours :
« Monsieur le Président,
La recherche d’un consensus entre les Membres de l’opposition pour l’adhésion à une candidature commune ne doit pas nous détourner de l’essentiel de notre combat pour la victoire.
Au lieu de nous laisser distraire par certains candidats dits de l’opposition, nous devrions intérioriser la notion de bipolarisation qui fait qu’il n’y a que deux camps en présence sur la scène politique congolaise actuelle. D’un côté Monsieur Kabila avec ses partisans et de l’autre vous-même avec les forces de changement qui vous soutiennent. Entre les deux camps, il n’y aura que des candidats qu’il nous faudrait ignorer pour ne pas nous tromper de cible.
A l’instar de la Plate-forme déjà constituée et qui est opérationnelle à Kinshasa pour
le soutien à votre candidature, la Diaspora congolaise, à son tour, vient de mettre en place une « SYNERGIE » pour le même objectif.
Celle-ci se veut très dynamique et ouverte à toutes les forces de changement au sein de la diaspora congolaise. L’unique critère d’adhésion est l’engagement à travailler bénévolement pour la
victoire de Monsieur TSHISEKEDI à l’élection présidentielle de novembre 2011.
Mathématiquement et sociologiquement, la victoire est à notre portée. Mais beaucoup de travail reste à faire et pour cela nous avons besoin de la contribution de toutes les congolaises et tous
les congolais acquis au changement. Cette contribution peut revêtir plusieurs formes : matérielle (financière et logistique) ou humaine (par la sensibilisation de l’opinion et pourquoi pas avec
des idées constructives et des conseils).
Vient enfin le moment tant attendu, la communication de monsieur Étienne Tshisekedi.
En un quart d’heure, il ramasse l’essentiel de ce qu’il a dit dans sa longue tournée euro-américaine :
- L’émergence d’un état de droit synonyme d’ordre, justice et égalité pour tous.
- La transparence dans la gestion de la chose publique.
- La dotation du pays d’infrastructures de base dans un certain nombre de domaines : routes, santé, éducation.
- La création d’une armée digne de ce nom.
- Rattraper les 50 ans perdus avec des régimes dictatoriaux. Cela est possible endéans dix ans.
Durant le débat qui s’en suit, aucun sujet n’est escamoté.
Quant à l’issue des urnes ou à l’avenir politique du système politique actuel, Tshisekedi lance lors du jeu des questions-réponses : « Dans tous les cas de figure, Kabila doit partir. Le changement est inéluctable et il partira. »
Un prix sera remis par les organisateurs à monsieur Tshisekedi pour son long combat.
L’asbl « Tshisekedi for President annonce la sortie d’un DVD retraçant le long combat de Tshisekedi.
Le produit de la vente de ce DVD sera destiné à financer la campagne de monsieur Étienne Tshisekedi. Prix : 15 €.
Quelle leçon tirer de cette rencontre ?
C’est un bel exemple d’exercice démocratique.
- Dans la salle, il y avait différentes couches socio-professionnelles et différentes tendances : des partis politiques classiques qui voudraient accéder au pouvoir par la voie des urnes, aux combattants qui ont une approche très radicale du changement de système politique en RD Congo. Ceux pour qui, les « occupants doivent dégager sans concession. » Les différents slogans entonnés durant la rencontre en disent long, dont le chant « Ya Tshitshi, zongisa ye na Rwanda », très populaire ces derniers temps !
- Tshisekedi aspire à diriger le pays ? Il doit affronter le souverain primaire : l’écouter, lui parler. Il doit se plier aux interviews de la presse. Il l’a fait. Et la presse a été placée en bonne position lors de cette rencontre. Il n’y avait pas de questions taboues.
Dans cette campagne électorale qui commence, Kabila et son clan seront-ils capables de pareil comportement ? Ils ont géré le pays durant cinq ans, ils prétendent l’avoir bien fait, ils veulent rempiler pour cinq ans de nouveau. N‘est-ce pas pour eux, le moment idéal d’être demandeurs de pareilles rencontres ?
Cheik FITA
Bruxelles, le 12 juillet 2011
Document vidéo de l’adresse de monsieur Tshisekedi.