Dimanche 4 mars 2012 en matinée, Brazzaville et Kinshasa avaient été secouées par des explosions d’obus. Une caserne militaire avait pris feu. Il y eut près de trois cents morts, plus de trois mille blessés, plus de mille cinq cents sans-abris, sans compter des dégâts matériels de tout genre, à Brazzaville surtout, et un peu moins de dégâts à Kinshasa.
En mémoire des victimes, lundi 9 avril 2012 après-midi dans la paroisse Saint Boniface de Matonge à Bruxelles, une messe a été concélébrée par les abbés, Jonas du Congo-Brazzaville et Gilbert Yamba du Congo-Kinshasa.
C’était sur initiative des membres de la société civile congolaise et des jeunes de cette communauté, initiative pilotée par Pitchou Mayele.
Plusieurs raisons ont motivé cette initiative :
Dans les coutumes congolaises, il y a un profond respect pour les morts.
Séparées par le fleuve, Kinshasa et Brazzaville ont une même culture, la même langue et des populations ayant les mêmes ascendants.
Vivant à l’étranger, les Congolais de Brazzaville et ceux de Kinshasa devraient être davantage solidaires tant dans le malheur que dans le bonheur.
Ainsi, il y avait dans l’église des Congolais des deux rives :
Pour la célébration de la messe
Dans la chorale
Et dans l’auditoire.
Afin de mieux marquer ce jumelage, les organisateurs ont placé dans l’église de part et d’autre de l’autel, les drapeaux des deux pays.
Avec la grève du transport en commun à Bruxelles, pour mieux guider ceux qui ne connaissaient pas le quartier, deux drapeaux avaient été accrochés à deux poteaux dehors, sur le parvis de l’église.
Malheureusement, avant le culte, ces drapeaux seront enlevés sur ordre de la police descendue en grand renfort sur les lieux, croyant peut-être, et à tort, à un début de manifestations des Congolais.
Il est à déplorer le ton d’approche des agents envoyés sur place : très militaire ! Cela a entraîné des échanges très vifs, et certains Congolais ne manqueront pas de reprocher aux policiers une attitude quelque peu raciste, comme s’ils étaient venus là pour « casser du nègre ».
Bruxelles étant une ville multiculturelle, il est souhaitable que les policiers envoyés lors des rassemblements des communautés étrangères, aient un minimum de notions culturelles des communautés à approcher, ou à défaut, un peu d’informations.
À l’issue du culte, les participants partageront un verre d’amitié offert par l’association « un euro peut sauver le Congo ».
Ci-dessous un document vidéo avec l’homélie du jour.
Cheik FITA
Bruxelles, le 10 avril 2012.