Samedi 22 mai 2010, en lancement de ses activités au Congo, la Mutualité neutre a organisé au BEB, Bruxelles Event Brewery, Rue Delaunoy 58 B/ à Molenbeek-Saint-Jean, un concert de l’artiste congolais Ngiama Makanda, Werrason.
Tapis rouge pour les participants VIP, service de sécurité pointilleuse tant à l’entrée qu’à l’intérieur, équipe de filmage vidéo professionnelle, supports publicitaires du couple Werrason-Mutualité, les organisateurs n’ont rien laissé au hasard.
La soirée commence par un buffet gargantuesque offert aux VIP : une bonne centaine : noirs et blancs. Vers 23h00, Werrason arrive dans la salle de banquet en compagnie de Gisèle Mandaila, députée bruxelloise et ancienne secrétaire d’Etat au gouvernement fédéral belge.
L’artiste passe de table à table pour saluer et serrer la main à ceux qui ont répondu présent. Pause de photos, échanges… Et direction vers la grande salle de spectacle que Werra traverse pour rejoindre les coulisses où il restera jusqu’à son entrée en scène.
Petit à petit le public arrive. A 23h50 quand les premiers décibels résonnent, il y a déjà bien une bonne centaine de personnes dans la salle, les VIP préférant encore suivre le spectacle à partir d’un écran géant installé au bar de la salle de banquet.
Sur scène, le groupe latino Chama Quiando parvient à faire déjà bouger les gens jusque 0h22.
0h34, Francis Goya, un artiste venu tout droit de Marrakech interprète trois chansons avec sa guitare sèche. La toute dernière chanson, dans un rythme d’Elvis Presley, rappelle à certains les années 60.
Juste après, l’écrivain et artiste Pie Tshibanda, en one man show baladera le public à travers quelques contes et récits comiques et musique oblige, il termine par faire chanter le public « Tshanda tsha ngalala tshanda !»
Après un petit temps mort, les musiciens de Werrason montent sur le podium. Rapide sound-check et enfin à 1h27 retentissent les premiers sons de la rumba congolaise de l’orchestre Maison Mère : un batteur de tam-tam et maracas, un drummer, quatre guitaristes, un claviériste et sept chanteurs.
1h40, on a droit à l’interprétation de chansons à succès de Werrason dont « Chantal….. » De tout jeunes chanteurs à la voix suave, dans une polyphonie comme savent si bien y parvenir les chanteurs congolais.
Peu après 2 heures, le journaliste Marc Tabu annonce la montée sur scène de Werrason sous les acclamations du public qui continue toujours à arriver.
Suivi par quatre danseuses, Werrason le poing droit levé lance la musique… Et le spectacle commence.
Par la suite, la mutualité Neutre proclamera les résultats d’une tombola avec de prix alléchants : billets d’avions pour Kinshasa, séjours dans un centre de vacances, vélos et bien d’autres lots.
Il est deux heures trente quand nous rangeons notre matériel pour partir. Le public continue toujours à venir. De jeunes gens bien sapés, et de jeunes filles à peine habillées. Qui le ventre dehors nombril bien affiché, qui le dos nu, tout le dos vraiment, qui en short très court, qui en jupette et fente longue comme ça, qui les seins à peine cachés.
Si l’on ne sait pas qu’il y a une vie après la mort ou pas, dans la communauté congolaise de Belgique, il y a bien une vie au-delà de minuit, surtout quand des décibels aussi bien enveloppés fusent, géniteurs en live, transfigurés par une centaine de projecteurs de toutes couleurs.
Dehors, des véhicules de police bien positionnés.
Oui à trois heures du matin quand une star congolaise se produit, certains s’en vont, fatigués, d’autres eux arrivent enfin, pour un défoulement collectif.
Les préservatifs distribués à l’entrée n’auront sûrement pas été superflus.
Cheik FITA
Bruxelles, le 23 mai 2010