La section Kinshasa de Firefec, forum interrégional des femmes congolaises de Belgique a organisé le vendredi 18 mars 2011 en soirée dans la salle Amazone de Saint Josse à Bruxelles un forum autour du thème : « Regard au féminin sur la femme congolaise en migration ».
Sous la modération de madame Laetitia Kalimbiriro, deux orateurs étaient programmés : monsieur Pambu Kita Phambu, statisticien de l’ULB, et madame Albertine Tshibilondi, professeur de philosophie à Louvain la Neuve.
Dans son introduction, madame Gabrielle Ngalula, porte-parole de Firefec-Kinshasa a souligné le fait que la rencontre était motivée par un point commun : « l’engagement citoyen né du désir d’aider à la réalisation des aspirations des Congolaises vivant ici et engagement né aussi du devoir d’œuvrer au mieux être ou au bien-être de celles restées au pays ».
Les deux orateurs ont chacun selon son approche montré le parcours de la congolaise dans la société belge. Monsieur Pambu par des statistiques sur l’accès de la congolaise dans l’enseignement universitaire en Belgique, et madame Tshibilondi par une analyse qualitative du processus migratoire de la femme congolaise en Belgique.
Déjà au Congo, pourquoi n’y avait-il pas de femmes instruites durant la colonisation ? Comment cela a-t-il évolué durant la première république puis durant la deuxième ?
Quel était l’environnement culturel vis-à-vis de la femme dans la société ?
Réponse : mère, reproductrice.
En Belgique, le cycle de fréquentation des femmes congolaises dans l’enseignement a suivi le processus de migration, femme de cadre, filles d’évolués, épouse de boursier, par regroupement familial, vers les années 80.
Sans compter sur la politique belge en matière de migration des congolais ici : la réticence.
Et aujourd’hui ?
Il y a un grand progrès. Mais un autre problème a jailli : l’accès au boulot… Un parcours du combattant. A égal diplôme avec un blanc, jusqu’aujourd’hui, la congolaise accède difficilement au métier.
Quel rôle dans la société belge ?
Comment s’en sortir ?
La nouvelle génération des congolaises nées ici est parvenue à faire des choix académiques de la même façon que leurs collègues belges.
Mais la ségrégation à l’emploi n’a pas totalement disparue.
En dehors des deux orateurs, d’autres femmes ont donné leur témoignage : Madame Suzanne Monkasa, Maman Yvette Masamuna, mesdames Justine Kasa-Vubu, Ntambwe Modi et Louise Ngandu, docteur Isabelle Kidisho…
En scrutant de près les problèmes rencontrés par les femmes congolaises en Belgique pour leur promotion sociale, en filigrane, il apparaît les problèmes politiques du pays d’origine, la RD Congo : mal gouvernée, caractérisée par l’insécurité des biens, des investissements, des personnes…
Parmi les solutions à ce que vivent les congolaises, il y a la nécessité d’influer sur la politique au Congo. Celle-ci aurait été bonne, il n’y aurait pas autant de congolaises et congolais exilés at vitam aeternam en Belgique.
Et en cette année électorale, quoique vivant en Belgique les femmes congolaises devraient influer sur le choix des futurs dirigeants du Congo : voter utile comme on l’a entendu dans une intervention. Sous-entendu : faire un lobbying pour sanctionner l’aventurisme et l’incompétence, et promouvoir l’éthique et le mérite.
Sinon dans cinq ans, d’autres femmes se retrouveront encore quelque part pour les mêmes récriminations.
Cheik FITA
Bruxelles, le 19 mars 2011