En date du 9 novembre 2013, l’agence Xinhua avait diffusé l’information selon laquelle il se tiendra à Paris un sommet France-Afrique, du 6 au 7 décembre 2013.
L’initiative est de François Hollande, lors des festivités du 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), devenue l’Union africaine (UA) . le thème en est : la paix et la sécurité sur le continent africain.
Les Présidents africains y sont donc attendus. Tous ? En principe, oui. Mais quand on observe la cartographie des présidents africains actuels, on a devant soi une mosaïque hétéroclite : des champions en longévité au pouvoir, des tripatouilleurs de la constitution, des « élus » avec des scores staliniens, des « bourreurs » d’urnes, des militaires arrivés par la kalachnikov et qui ne veulent plus rendre le pouvoir aux civils, des potentats qui règnent sans partage, allergiques aux sons discordants. Et parmi eux, des élus à la suite de scrutins réguliers et mieux, à la suite d'une alternance politique? Une minorité!
Comment parler de la paix et de la sécurité en Afrique avec les dirigeants africains, quand on sait qu’un bon nombre d’entre eux, sont eux-mêmes à la base des guerres et de l’insécurité ?
Règles de bienséance obligent, peut-on inviter quelqu’un et par surcroît un chef d’état étranger, et ensuite l’invectiver ?
Délicat exercice de communication en perspective pour monsieur François Hollande.
Bruxelles, le 18 novembre 2013
Cheik FITA
DOCUMENT.
(Xinhua 09/11/13)
Une quarantaine de dirigeants africains ont annoncé leur présence au Sommet sur la paix et la sécurité en Afrique organisé par la France les 6 et 7 décembre dans la capitale française. Six autres ont été jugés persona non grata, selon la présidence française. Seront également présents le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, les dirigeants européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ainsi que la présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma.
Les chefs d'Etat qui ont maille à partir avec la justice internationale et ceux qui ont été exclus de l'UA, n'ont pas été conviés. Les premiers sont le président soudanais, Omar el-Béchir, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) et celui du Zimbabwe, Robert Mugabe, dont le pays est frappé par des sanctions européennes et américaines. Les dirigeants des six pays exclus de l'UA n'ont pas été invités. La Guinée-Bissau, la République centrafricaine, Madagascar et l'Egypte seront représentés, mais pas au niveau de leur chef d'Etat, a-t-on précisé à l'Elysée.
En revanche, le président kényan, Uhuru Kenyatta, poursuivi par la CPI, a été convié, ayant, selon Paris, constamment collaboré avec cette juridiction. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, sera absent en raison de son état de santé. L'Algérie sera représentée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Annoncé fin mai à Addis Abeba par François Hollande lors du 50e anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), devenue UA en 2002, le sommet sera dominé par les questions de défense et de sécurité. "La sécurité de l'Afrique, c'est l'affaire des Africains, ce qui n'empêche pas qu'un pays comme la France ou que l'Europe vienne en appui", avait alors déclaré le président français.
Ces questions feront l'objet d'une première table ronde à huis clos, le 6 décembre, au cours de laquelle le sommet se penchera sur les "menaces transversales" qui pèsent sur l'Afrique comme le terrorisme, la piraterie, les frontières poreuses ou les trafics mais aussi la sempiternelle question de la création d'une force africaine d'action rapide.
Le lendemain, les chefs d'Etat et de gouvernement examineront le partenariat économique et de développement, sur la base d'un rapport qui doit être remis prochainement au ministre français des Finances, Pierre Moscovici. Le sommet se refermera après une table ronde sur les questions climatiques, dans la perspective de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui sera accueillie par la France en 2015.