La commission électorale nationale dite « indépendante » de la RD Congo vient de rendre public un projet de calendrier électoral. Les élections locales attendues depuis des lustres pourraient enfin avoir lieu.
Question. Dans combien de temps?
Pourtant, dans les résolutions du dialogue intercongolais signées le 2 avril 2003 à Sun City en Afrique du Sud, il avait été prévu des élections générales en RD Congo deux ans après, soit en 2005.
Ces élections devaient commencer par un recensement de la population, suivi des élections locales, pour se terminer par la présidentielle.
Seulement, l’ordre des élections fut renversé. On commença par la présidentielle! « Pour avoir à la tête du pays un interlocuteur » dira pince-sans-rire le belge Louis Michel, commissaire européen alors, et tout puissant à l’époque!
Une partie des élections eut lieu en 2006-2007, après une prolongation de deux fois six mois: la présidentielle, les législatives, les provinciales, les sénatoriales.
Le recensement général de la population et les élections locales passèrent à la trappe.
Quand on pense que les communes, les secteurs sont le véritable berceau de la démocratie…
Dans le tableau ci-dessous, on peut aisément se rendre compte du non respect des prescrits de la constitution quant à la durée des mandats. Aucun délai buttoir n’étant respecté.
Comme pour la dernière présidentielle, des prolongations de mandats et des vides juridiques graves sont constatés.
Plus qu’énervée, ce qui sert de constitution au pays est tout simplement foulée aux pieds.
Après s’être battu et réussi la fin du parti état en 1990, les Congolais doivent maintenant se battre contre Joseph Kabila et son clan qui ont privatisé le pays, en s’installant au dessus de la constitution, leur propre œuvre pourtant!
Cheik Fita
Bruxelles le 8 juin 2012