Le mercredi 9 mai 2012 madame Jaynet Kabila, sœur jumelle de Joseph Kabila avait lu un texte au parlement congolais issu des élections chahutées du 28 novembre 2011. Dans ce texte, il était demandé à monsieur Matata d’inclure le recensement de la population dans le programme de son "gouvernement". Matata, au mieux, premier commissaire d’état, en réalité, simple fusible.
Le recensement de la population congolaise, est-ce une trouvaille ?
Interrogeons la mémoire collective.
Dans les accords du dialogue inter congolais de 2002 :
- Il avait été prévu l'organisation d'élections libres et transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime constitutionnel démocratique;
- L’organisation de ces élections, confiée à la CEI de l’abbé Malu Malu, devait commencer par un recensement de la population, puis le référendum. Suivraient, des élections locales, et le cycle se terminerait par l’élection présidentielle.
- Avant les élections de 2005 reportées en 2006, le recensement ne fut jamais effectué. Le pouvoir en place se contentât de ne recenser que les électeurs et encore !
- De 2006 à 2011, il n’y a pas eu de recensement de la population non plus. Les élections ont été organisées de la façon que l’on connaît, avec l’imposition des résultats que l’on connaît !
- Selon l’institut national des statistiques, le budget pour le recensement de la population congolaise avoisinerait les 170.000.000 de dollars.
Questions.
1. Comment peut-on expliquer que de 2002 à ce jour, le régime de Joseph Kabila n’ait pas daigné recenser toute la population congolaise ? Mauvaise volonté ? Incompétence ?
2. Le pouvoir était-il à ce point démuni durant 10 ans?
3. Le tripatouillage constitutionnel pour oser instaurer plusieurs mandats à la présidentielle s’avérant hautement risqué pour un régime décrié et impopulaire, cette irruption politique d’un membre de la famille biologique du Président sortant est-elle innocente ou répond-t-elle à un calcul politicien à long terme ? … Par exemple, la cabale d’une succession à la Putin-Medvedev, au sommet de l’état, à l’horizon 2016 !
La fin justifiant les moyens, pour des animateurs politiques véreux et qui s’accrochent au pouvoir, même réinventer la roue ne peut-il pas être utile ?
Cheik Fita
Bruxelles, le 23 mai 2012