De 14h50 à 18h15, le samedi 23 avril 2011, plusieurs centaines de congolais ont manifesté à Bruxelles au cri de « Kabila dégage ».
Un dispositif policier impressionnant était mis en place durant tout le parcours. Le cortège était de presqu’un kilomètre sur le parcours.
La marche est partie de la porte de Namur pour atterrir au rond-point Schuman en face de l’Union Européenne. Un podium avec une forte sono était installé.
Les compatriotes en tenue militaire ont fait forte impression durant la manifestation.
Tous les âges étaient visibles tant hommes que femmes.
Les organisateurs ont donné la parole à différentes délégations venues de plusieurs coins de l’Europe : Grande-Bretagne, Allemagne, Hollande, Suède, France, Luxembourg… sans compter ceux de plusieurs villes de Belgique.
Tant les discours que les slogans étaient incendiaires contre monsieur Hypolyte Kanambe alias Kabila.
Plusieurs partis politiques étaient également dans le cortège : MRM, CMP, UREC, ECiDé, MLC, UDPS, sans compter des organisations de la société civile.
En clôture, Boketshu 1er a interprété une de ses chansons patriotiques, sous les applaudissements des manifestants et des passants.
Révolution ou élections ?
La majeure partie des manifestants n’avaient à l’esprit qu’un vœu : le départ de Kabila tout de suite, et si possible le 24 avril 2011 à l’issue du meeting de l’UDPS, le phénomène tunisien donnant des espoirs jusque là inespérés.
Si le départ de monsieur Kabila n’est plus un simple slogan, politiquement, la nature ayant horreur du vide, Monsieur Tshisekedi apparaît de plus en plus comme étant la personne la mieux indiquée pour l’alternance. L’effigie du leader de l’UDPS était allégrement brandie durant la marche. Monsieur Mbuyi de l’UDPS Benelux l’a d’ailleurs rappelé sur le podium lors de son intervention.
Il faut signaler la présence de notre confrère Roger Bongos de Paris à côté des journalistes congolais de Belgique.
Mais les élections auront-elles lieu ?
Messieurs Marcel Nzundu et Francis Tombolo Kalombo de la coordination du Congrès mondial nous ont dit ceci :
« Il est encore possible d’organiser les élections à condition que :
- Durant le mois de juin et juillet il y ait recensement général
- Qu’en août ait lieu la campagne électorale,
- Que le 6 septembre au plus tard aient lieu des élections générales
- Que le 6 décembre 2011, le nouveau Président élu prête serment
- Sinon…
A notre deuxième question : en combien de jours est-il possible d’organiser le recensement général et comment ?
« - D’abord pas avec la même méthode de la CENI héritée de la CEI de Malu-Malu et ses kits dépassés par la technologie… »
« - Mais avec une grande implication des congolais vivant à l’étranger en jonction avec la société civile au Congo ainsi que la collaboration de sociétés à la pointe de la technologie… »
Dans tous les cas, la marge de manœuvre du pouvoir sortant s’amenuise de plus en plus : imprévoyance, manœuvres dilatoires, amateurisme… Ce qui donne du tonus aux tenants de la révolution.
Le couperet est désormais au dessus de certaines têtes.
Et d’où viendrait l’étincelle ?
Sûrement de l’évidence d’une impossibilité des élections dans les délais constitutionnels.
Cheik FITA
Bruxelles, le 23 avril 2011
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